Marche en ville : enjeux sociaux et politiques

2019 
La marche en ville connait trois trajectoires au cours des 19e et 20e siecles : valorisation de la marche-loisir dans des lieux dedies, reduction de la marche-deplacement a la desserte de proximite, marginalisation de la marche-travail. Cependant, au debut du 21e siecle il est question d’un « retour de la marche en ville » qui s’exprime surtout dans un corpus litteraire et mediatique valorisant la flânerie, l’epanouissement personnel ou l’exploration urbaine. A certains egards, ce retour ajoute une nouvelle « ludification » a des espaces deja centraux ou se developpent les zones dites pietonnes, partagees ou apaisees (generalement patrimoniales – y compris dans leurs commerces), les places reamenagees pour reduire la circulation et le stationnement des vehicules, ou encore les berges requalifiees pour les activites pedestres, entre autres. Mais la mobilite pedestre ne peut etre consideree trivialement comme un simple moyen d’acces a des ressources urbaines par ailleurs mal distribuees. Mettre au jour la dichotomie fonctionnelle entre marche-deplacement et marche-loisir, comme la marginalisation de la marche-travail, permet aussi de sortir de l’ombre des choix d’amenagement dont les justifications technocratiques legitiment des inegalites en les naturalisant. En effet, les pratiques et representations sociales de la marche en ville revelent et reproduisent des rapports de force, des visions politiques, des centralites ou des marginalites, des segregations et des inegalites.
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