The ghost marriage in Zoroastrian law

L'etude porte sur les formes maritales specifiques des Iraniens de l'epoque sassanide, celles des Indes retrouvees dans les codes de Manu et celle existant parmi les Nouers africains. Ces formes de mariage sont exceptionnelles et ne sont realisables que selon des conditions prescrites. Leur caracteristique commune reside dans l'idee du dommage a la fois social et religieux que cause la disparition sans heritier legitime d'un homme. L'idee du mariage ne finissant pas avec la mort de la personne mariee est aussi un trait commun. Le droit persan, par le mariage cagar, oblige les parents vivants a la production d'heritiers pour le defunt. Le nom de la personne soumise au cagar est stŪr; ce sont ou bien les parents les plus proches du defunt (veuve, fille, fils, parents du pere), ou des gens ainsi definis par le testament de la personne defunte, ou des personnes choisies par le clerge zoroastrien. Au cas ou le fruit du mariage cagar du stur etait un garcon, il a ete considere comme l'heritier legitime du defunt qui avait droit a l'heritage entier a sa majorite. Si l'enfant etait une fille, c'etait de son devoir en tant que stŪr d'accoucher d'un heritier mâle legitime au sein d'un mariage cagar, pour la personne defunte. L'obligation continua de generation en generation, jusqu'a la naissance d'un heritier mâle. Dans le droit indien, le niyoga etait une forme maritale assez semblable a la precedente, mais dans ce cas-la, seulement la veuve et la fille du defunt y etaient soumises. Cette forme maritiale contredisant les principes du brahmanisme (comme on le constate dans les Codes de Manu), elle a disparu plus tard, suite a l'evolution du droit. La forme maritiale specifique des Nouers, tres proche des coutumes indiquees ci-dessus, a ete definie par l'anthropologue E. E. Evans-Pritchard comme « Ghost marriage », « mariage des esprits ». Le systeme des coutumes des Nouers attribue une legitimite religieuse au « Ghost marriage », dont les participants sont les parents du defunt, en vue d'assurer le repos de son âme. Or, les trois formes de mariage sont identiques dans l'idee et dans la structure, mais dans les nuances techniques et dans le degre d'elaboration, on peut constater de petites differences. Le systeme le plus elabore et le plus coherent a ete developpe par les juristes persans a la fin de l'ere sassanide.