Occitanie, Tarn-et-Garonne, Cayrac Nord

2018 
Un projet de construction d’une habitation individuelle dans la commune de Cayrac a motive un diagnostic archeologique. La presence d’un tas de terre qui encombrait le terrain a reduit la surface du projet, initialement de 2000 m², a environ 1984 m². Cette operation a permis d’explorer la limite septentrionale d’un habitat medieval au lieu-dit Cayrac Nord (site 82-039-0002 de la carte archeologique). Reconnu grâce au prospections au sol de Jacques Neveu en 1973, cet habitat date des XIIe et XIIIe siecles et s’etend sur pres d’un hectare. Son histoire est liee a celle du Prieure benedictin des Saints Pierre et Geraud de Chanterive, dependance de l’abbaye de Saint-Geraud d’Aurillac. Le Prieure de Chanterive a ete un important monastere de la fin de l’epoque carolingienne (Hautefeuille, in Compatangelo-Soussignan, Hautefeuille 2002, p. 334-342). Puis vers 1150, une abbaye cistercienne (Saint-Marcel) a ete implantee a moins de deux kilometres de distance (ibidem). Autour de la fin du XIIe siecle, des transactions fixent les droits de chacun des etablissements monastiques sur les dimes de l’eglise voisine de Saint-Nazaire. La limite est etablie sur l’ancienne voie du Ier siecle, ce qui a permis a l’abbaye de Saint-Marcel de s’emparer des dimes et des rentes foncieres de la presque totalite du territoire de la paroisse de Saint-Nazaire (ibidem). Au debut du XIIIe siecle, l’axe routier protohistorique et antique conservait donc localement un role important dans l’organisation du territoire. Elle le garde d’ailleurs encore aujourd’hui, fixant la limite entre les communes de Cayrac et de Realville. L’eglise du Prieure de Cayrac a ete reconstruite au XVIIe siecle, mais le village medieval n’apparait plus sur le cadastre de 1831. Son abandon est peut-etre lie aux guerres de religion du debut du XVIIe siecle, qui ont vu le chapitre de Cayrac s’exiler a Castelnau-Montratier, ou il est reste jusqu’a la Revolution (Hautefeuille 1999). Au cours de ce diagnostic, une petite structure de combustion semi-enterree a ete mise au jour. Il s’agit vraisemblablement d’un four domestique, dont la vocation principale est probablement la cuisson d’aliments. La ceramique recoltee dans son remplissage correspond a la periode d’apogee du village medieval de Cayrac, entre le Xe et le XIIIe siecles. Sa situation en bordure d’habitat a probablement ete motivee par la volonte d’eviter les risques d’incendie. Un petit lot de ceramique antique residuelle est a rattacher a l’occupation gallo-romaine des lieux. Celle-ci, egalement mise en evidence par les prospections de 1973, pourrait temoigner de la presence d’une villa antique, ou bien d’un groupement d’habitats paysans.
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