Anticorps anti-récepteur de l’angiotensine 2 et glomérulopathie d’allogreffe : lien de causalité ?

Introduction La glomerulopathie d’allogreffe (GA) est la cause la plus frequente de perte de greffon mais n’est pas systematiquement due a la presence d’anticorps specifiques diriges contre le donneur (DSA). Les anticorps non HLA, anti-recepteur de type 1 de l’angiotensine 2 (Acs anti-AT1R), ont recemment ete decrits comme facteur de risque independant dans les rejets aigus vasculaires en l’absence de DSA. Patients et methodes Dans une etude monocentrique retrospective, nous avons analyse a partir du registre Australien et Neo-zelandais, l’ensemble des patients transplantes renaux (entre 1980 et 2011) atteints de glomerulopatie d’allogreffe comme definie par la classification de Banff. Tous les patients ont ete testes par Elisa pour les Acs anti-AT1R et par Luminex Single Antigen pour les DSA. Resultats Sur les 1729 patients etudies, 8 % (141) etaient atteints de GA. Plus de 50 % d’entre eux presentaient une valeur positive pour les Acs anti-AT1R (> 10 UI/mL). Sur les 89 patients atteints de GA, testes pour les Acs anti-AT1R au moment de la transplantation, la moitie d’entre eux avaient des valeurs positives sans qu’il ne soit observe de difference phenotypiques entre les deux groupes (AT1R+ vs AT1R–). Nous avons cependant observe un lien fort entre la survie globale des patients et le taux d’anti-AT1R > 17 UI/mL. Enfin la presence de DSA n’etait pas correlee aux anti-AT1R et 8 des 38 patients positifs pour les Acs anti-AT1R a la transplantation ne presentaient aucun DSA ou anticorps anti-HLA supposant un role independant des Acs anti-AT1R dans la GA. Discussion et conclusion La prevalence des Acs anti-AT1R est bien plus elevee dans une population de patients atteints de GA comparativement a la population transplantee renale (env 10 %) et doit possiblement etre impliquee dans les mecanismes de GA independamment des DSA.