Analyse vidéo et traumatismes en compétition de judo de haut niveau : étude pilote

2017 
Resume Le judo est un sport de combat presentant des risques inherents de blessures. Bien que ce sport soit pratique a l’echelle mondiale, peu d’etudes permettent de recenser precisement les blessures en competition de haut niveau. Le but de cette etude etait de recenser et d’analyser par video les traumatismes survenus lors des competitions elite nationales sur 2 saisons. Il s’agissait d’une etude prospective observationnelle. Un bilan diagnostique precis etait realise et chacune des blessures etaient analysees par un groupe de travail regroupant medecins traumatologues, chirurgiens orthopedistes, responsables techniques nationaux et techniciens video. Les donnees demographiques usuelles etaient recueillies ainsi que la categorie de poids, le stade de la competition, la necessite ou non d’evacuation ainsi que le diagnostic lesionnel precis par examen systematique de l’athlete a 6 semaines. La duree d’arret d’activite etait evaluee. L’analyse video determinait le temps de combat ecoule, la position du judoka en attaque ou en defense, le type de technique realise, le mecanisme lesionnel et, s’il existait, une faute technique ou une mauvaise appreciation d’arbitrage ayant conduit a la blessure. Trois mille trente quatre combats ont ete analyses impliquant 2458 combattants (1189 femmes et 1269 hommes) ; 66 traumatismes ont ete identifies (2,2 % des combats). Il n’existait pas de difference statistiquement significative en termes d’âge, de sexe, de categories de poids, de nombre de combats et du temps ecoule avant la survenue d’un traumatisme. Une evacuation a ete necessaire dans 10,6 % des cas. Les principaux traumatismes retrouves ont ete les ruptures du ligament croise anterieur (19,7 %), les contusions articulaires (13,6 %) et les disjonctions acromioclaviculaires (10,6 %). L’arret d’activite a ete de plus de 6 semaines dans 40,9 % des cas. Dans 83,3 % des cas, la blessure est survenue sur un combattant en defense. Une erreur technique etait a l’origine du traumatisme dans 18,2 % des cas et s’est toujours produite en 2 e partie de combat. La rupture du ligament croise anterieur a toujours eu lieu chez un combattant en situation de defense. Dans 85 % des cas, il n’existait pas de fautes techniques. Le mecanisme lesionnel le plus frequent etait en valgus-flexion-rotation laterale (77 %) sur des techniques de projection sur l’arriere, pied bloque au sol. L’arret d’activite a toujours depasse les 6 semaines. La disjonction acromioclaviculaire est, elle aussi, survenue majoritairement chez un combattant en defense. Le mecanisme lesionnel etait une chute sur le moignon de l’epaule ou sur le coude lors d’une projection vers l’avant. Dans tous les cas, il existait une erreur technique lors de la chute. L’arret d’activite a ete de 3 et 6 semaines dans 57 % des cas et de plus de 6 semaines dans 43 % des cas. L’analyse de la video a permis d’obtenir des donnees precises sur le mecanisme et les situations a risque de traumatisme. La rupture du ligament croise anterieur semble etre la pathologie la plus problematique en termes de frequence, de duree d’arret d’activite et de gravite. Ces resultats preliminaires necessitent d’etre developpes a plus grande echelle en ciblant les pathologies recensees pour proposer des mesures de prevention efficaces permettant de diminuer les situations a risque.
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