La pancréatite auto-immune : un défi diagnostique pour le clinicien

2020 
Introduction La pancreatite auto-immune (PAI) est une cause rare de pancreatite chronique qui pose un defi diagnostique au clinicien car elle imite le cancer du pancreas. La hantise du clinicien reste de faire subir au patient une chirurgie lourde pour une maladie qui est connue pour sa sensibilite aux corticoides. Le but de ce travail est d’approcher les aspects cliniques, therapeutiques et evolutifs de la PAI. Patients et methodes Tous les patients suivis pour une PAI dans notre centre entre janvier 2014 et decembre 2019 etaient etudies retrospectivement. Le diagnostic de PAI a ete pose conformement aux criteres diagnostiques de l’ICDC. Resultats Vingt-quatre patients (14 hommes et 10 femmes), d’âge median 43 ans [21–64 ans] ont ete inclus dans l’etude. La symptomatologie revelatrice etait des epigastralgies atypiques chez 83,3 % des patients, un ictere cholestatique dans 33,3 % des cas, un amaigrissement chez 25 % des malades et une veritable poussee de pancreatite aigue chez 16 % des patients. Une insuffisance pancreatique exocrine et endocrine etait notee chez respectivement 20,8 % et 37,5 % des patients. Il s’agissait de PAI type I dans 87,5 % des cas. Le dosage des IgG4 a ete pratique chez tous nos patients et un taux eleve a ete retrouve chez uniquement 33 % des patients. Le traitement administre en 1re intention etait une corticotherapie chez la majorite des patients (83,3 %) ou une resection pancreatique dans 16,7 % des cas du fait de la suspicion de cancer du pancreas. La corticotherapie etait efficace chez la majorite des patients (87,5 %). La duree moyenne de suivi des patients etait de 18 mois [6–48 mois]. Une rechute clinique a ete observee chez 37,5 % des patients, dans un delai moyen de 8 mois [4–18 mois]. Ces patients ont ete mis sous azathioprine en association a la corticotherapie avec obtention de la remission chez tous les patients. Une amelioration des anomalies radiologiques a l’imagerie de controle a ete observee dans 80 % des cas. Nous avons procede a evaluer les facteurs associes au risque de rechute (la presence d’ictere au moment du diagnostic, le taux eleve des IgG4 et le caractere diffus de l’atteinte pancreatique). Seule la presence d’ictere lors du diagnostic etait associee aux rechutes (p = 0,05). Conclusion La pancreatite auto-immune est une maladie rare, mais non exceptionnelle, qui constitue un vrai challenge pour le gastro-enterologue et le chirurgien. Le diagnostic de PAI repose sur un faisceau d’arguments au sein duquel l’imagerie tient une place preponderante. Le traitement de reference est une corticotherapie de courte duree caracterisee par son efficacite au pris d’un grand risque de rechute.
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