Ne pot eslire le meillur. L’écriture du Chaitivel et l’impossible singularisation

2019 
Le Chaitivel et la casuistique amoureuse : les difficultes du choixDans les lais du Chaitivel et d’Eliduc, Marie de France met en recitune reflexion sur la relation amoureuse face a l’exces : au heros Eliduc dont le nom dit la difficulte du choix entre Guildeluec et Guilliadun1, repond la dame anonyme incapable d’eslire2 parmi ses quatre pretendants celui a qui elle doit accorder son amour. Variations en miroir inverse d’une meme configuration amoureuse3, les deux lais ont pour autre point commun de n’etre conserves que dans le manuscrit Harley 9784. Independamment des aleas de la transmission materielle des lais au Moyen Âge, il est peu etonnant que le Chaitivel ne figure pas dans le manuscrit dit S des Lais (Bibliotheque nationale de France, nouvelles acquisitions francaises 1104), qui regroupe neuf des douze recits de Marie de France en adoptant une perspective moins auctoriale que generique, puisqu’ils y sont associes a d’autres lais composes aux xiie et xiiie siecles5. Le Chaitivel s’inscrit en effet avec difficulte dans un ensemble generique dont le critere definitoire serait l’aventure reposant sur la confrontation de deux mondes, telle que l’identifie Jean Frappier6.Il n’y aurait qu’un monde dans le Chaitivel, l’univers courtois et sans merveille interroge, peut-etre mis en cause, car sa logique est poussee dans ses retranchements7. Cette caracteristique a pu conduire a faire de ce recit une prefiguration des « lais purement courtois8 » du xiiie siecle, ou, comme dans
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