Analyse temporelle de la variabilité sinusale chez les patients atteints de maladie de Behçet

Introduction La maladie de Behcet (MB) est une maladie systemique, qui touche principalement l’adulte jeune. L’atteinte cardiaque est rare, sa prevalence varie de 1 a 6 % dans les series. Les patients atteints de MB presentent un risque majore d’arythmies ventriculaires et ceci pourrait etre explique par le dysfonctionnement de l’innervation cardiaque autonome. Patients et methodes C’est une etude prospective portant sur 36 patients atteints de MB sans comorbidites cardiovasculaires et sur 36 sujets temoins apparies pour l’âge et le sexe et ayant un examen cardiovasculaire et un ECG de base normaux. L’objectif du travail etait d’etudier la variabilite sinusale chez la population MB. Nous avons realise une analyse temporelle de la variabilite sinusale. Les parametres etudies etaient les suivants : SDNN (Ecart type des intervalles R-R normaux). SDANN (Ecart type des R-R moyennes/5 min), pNN50 (Pourcentage de differences > 50 ms entre les intervalles R-R successifs) et le RMSSD (Racine carree de la moyenne des differences au carre entre les intervalles R-R successifs). Resultats L’âge median des patients atteints de maladie de Behcet etait de 42 ans avec un sex ratio a 3,5. La duree moyenne d’evolution de la maladie etait de 104,75 ± 101,83 mois (minimum 8, maximum 336 mois). En se basant sur le calcul du score de l’activite de la MB(BDCAF), 29 patients etaient en remission et 7 patients etaient en phase active de la maladie. Pour les parametres de la variabilite sinusale : Le SDNN, reflet de la variabilite globale etait de 72,57 ± 21,71 dans le groupe MB et de 86,00 ± 29,47 dans le groupe temoin. La difference etaient statistiquement significative entre les deux groupes (p = 0,036 et p = 0,044). Les indices de la fonction parasympathique (PNN50 et du RMSSD) etaient plus alteres dans le groupe Behcet compares au groupe temoin : 9 % versus 21, 5 %, p  Conclusion Dans cette etude, les patients atteints de maladie de Behcet avaient une activite parasympathique reduite par rapport aux sujets temoins. Cette etude appuie l’hypothese d’un dysfonctionnement de l’innervation cardiaque autonome qui pourrait expliquer le risque rythmique plus important rapporte chez ces patients par rapport a la population generale.