Amérindianités et savoirs :le regard des sciences humaines et sociales

2015 
Le croisement de perspectives sur la thematique « Amerindianites et savoirs » s’est impose pour plusieurs raisons aux deux co-organisateurs du colloque « Amerindianites et savoirs », tenu du 19 au 21 mars 2014, a l’universite de Poitiers, qui a fait suite aux deux journees d’etudes « Amerindianites » de 2012 : « Nations et identites », du lundi 20 fevrier ; et « Perspectivismes », vendredi 23 mars, toujours a l’Universite de Poitiers.La premiere de ces raisons est le constat effarant du clivage persistant entre les communautes autochtones et les societes et gouvernement en place, a tres peu d’exceptions pres. Comment aborder ce probleme, devenu question, de la si difficile comprehension entre peuples indigenes et societes plus recentes et dominantes a partir d’une posture scientifique.En toute humilite, il s’agit d’abord de diversifier les approches, les points de vue pour tenter d’enrichir la demarche. Il s’agit aussi de se re-interroger sur ce que l’on ne parvient pas a suffisamment apprehender. La demarche reflexive sur nos methodes d’etablissement des savoirs entre bien entendu en jeu. Mais nous avons surtout souhaite dans ce volume tenter de porter un regard sur les savoirs autochtones tels qu’ils ont participe et participent aujourd’hui a la definition et a la perpetuation des Amerindianites.La question de l’alterite est necessairement pregnante. Il y a peu de trajectoires autochtones qui puissent se prevaloir d’une independance fonctionnelle vis-a-vis de la societe elargie. A defaut de pouvoir presenter ici[1] des points de vue emanant de chercheurs autochtones, les douze articles proposes croisent les perspectives de chercheurs d’Amerique du Sud, d’Amerique du Nord et de France. Les etudes des rapports entre Amerindianites et savoirs portent ainsi sur cinq pays : le Bresil, la Colombie, le Mexique, les Etats-Unis et le Canada, ainsi que sur les periodes allant du XVIe au XXIe siecle.Cette pluralite d’etudes et de contextes analytiques met en lumiere la densite des savoirs autochtones qu’il s’agisse de leur prise en compte dans le cadre de cursus et d’organisations universitaires (Susanne Berthier-Foglar, Miriam Hernandez Reyna), dans celui de contributions au cyberespace (Louise Vigneault), au systeme de justice (Nayeli Lima Baez), au developpement de ressources minieres et energetiques (Sandrine Tolazzi), a la science medicinale (Amaia Cabranes), a la museologie (Julie Bibaud) ou au sport (Jean-Pierre Augustin). Les quatre derniers articles insistent sur la singularite des savoirs autochtones (Teresa Quesada-Magaud), de meme que sur leur potentiel de resilience face a l’opposition et a la repression qu’ils ont subies (Elise Capredon, Pedro Ojeda et Genny Sierra, Luz Bermudez). [1] Deux chercheurs autochtones ont participe au colloque. Leurs articles sont publies dans un autre volume qui aborde la thematique Amerindianites et savoirs sous un angle plus theorique, a paraitre aux presses de l’universite Laval, Canada, en 2016.
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