Envenimations ophidiennes en France métropolitaine et outre-mer : les centres antipoison au cœur de la prise en charge

2018 
L’envenimologie est une partie de la pharmaco-toxicologie qui n’est pas enseignee en France. C’est une lacune incontestable car les praticiens francais peuvent etre concernes dans plusieurs circonstances : envenimations par la faune autochtone de metropole, envenimations dans les DOM-TOM, envenimations de touristes francais rapatries, envenimations par les nouveaux animaux de compagnie (NAC). La France est cependant un des pays qui a beaucoup œuvre sur la problematique ophidienne. De nombreux medecins et specialistes et particulierement les centres antipoisons (CAP) se sont interesses aux consequences des envenimations et a l’amelioration de leur prise en charge therapeutique. Une morsure avec envenimation peut mettre en jeu le pronostic vital. Actuellement, la seule therapeutique specifique efficace reste la serotherapie antivenimeuse. La qualite des antivenins est un element cle dans l’efficacite et la tolerance de ces traitements. Pour une efficacite optimale, l’immunotherapie doit etre administree le plus rapidement possible. En France metropolitaine, le « risque venimeux » est domine par les morsures de viperes (environ 300 cas colliges chaque annee par le reseau des centres antipoison) [1] . A cela, il faut ajouter les accidents dus a certaines especes propres aux DOM-TOM tels que les envenimations par Bothrops lanceolatus , une espece de crotale endemique a la Martinique. La Guyane francaise possede egalement une faune venimeuse tres riche, responsable d’envenimations humaines en foret notamment. Enfin, la detention en captivite d’especes venimeuses exotiques (« nouveaux animaux de compagnie » ou NAC) qui etait a l’origine d’un a deux cas d’envenimation par an est augmentation ces dernieres annees (jusqu’a 5 cas/an). Face aux risques croissants d’envenimation par serpent exotique et pour se conformer a la reglementation sur l’approvisionnement, la detention et la dispensation des serums antivenimeux (SAV), une banque de serums antivenimeux (BSA) s’est constituee sous l’impulsion du CAP d’Angers [2] . Conclusion Au total, la gravite potentielle, la necessite de traitements specifiques et la relative rarete imposent le plus souvent aux praticiens prenant en charge une envenimation de recourir a des experts. Parmi ces experts, les CAP apportent 24 h/24 h un appui specialise a la prise en charge clinique des patients et assurent un suivi epidemiologique sur le territoire. Ils participent activement aux decisions de sante publique nationale : choix et gestion des antidotes, homogeneisation de la prise en charge, travaux de recherche clinique, publications internationales. Il ressort enfin que les caracteristiques des envenimations sont en evolution constante sur le territoire metropolitain : emergence de signes neurotoxiques dans les envenimations viperines ; developpement de l’importation de serpents exotiques. Tous ces elements incitent a une surveillance specifique par des structures expertes et specialisees dans le domaine.
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