L’habitat de demain des retraités : un enjeu sociétal

2011 
La longevite qui continue d’augmenter et le montant des depenses publiques consacrees a la prise en charge de la dependance militent pour que les personnes âgees puissent vivre chez elles le plus longtemps possible. Parallelement, de nombreuses personnes rejettent la perspective du depart du domicile pour une « institution », dans la mesure ou la maison de retraite (de type EHPAD) se presente comme un mode d’hebergement qui symbolise le crepuscule de la vie et la renonciation definitive a une autonomie residentielle. Mais la condition pour que les retraites puissent vivre chez eux le plus longtemps possible est le maintien d’une certaine autonomie. Avec l’affaiblissement des capacites physiques ou cognitives inherent au vieillissement individuel, cette autonomie doit parfois etre accompagnee par divers soutiens humains que les personnes âgees trouvent dans leur entourage ou aupres de services marchands (societes commerciales) ou non marchands (associations). En sus de la dimension humaine, l’autonomie des personnes est aussi en lien avec leur habitat. Celui-ci presente en effet des caracteristiques specifiques qui peuvent faciliter ou compliquer le "vivre chez soi". Quand l'âge augmente, l’eloignement vis-a-vis de ces services complique le quotidien des personnes âgees, surtout quand elles ne peuvent plus/pas utiliser un mode de transport individuel. Le maintien a domicile est egalement malaise dans certains logements, par exemple si de nombreuses marches sont a franchir pour y acceder ou pour s’y deplacer a l’interieur, si le rez-de-chaussee ne comprend ni de chambre, ni de salle de bain, etc. Tenant compte de ces contextes potentiellement problematiques, il existe des reflexions nouvelles sur l’habitat des retraites. Parallelement a l’adaptation des logements ordinaires que realisent certains proprietaires dans le parc immobilier prive, differents acteurs publics et prives developpent une offre en matiere d’habitats specialement concus pour les retraites. Ces « habitats intermediaires » qui constituent notre objet d’etude se situent entre le "domicile ordinaire" (maison ou appartement occupe generalement par un seul menage) et les maisons de retraite (mode d’hebergement collectif). Les habitats intermediaires doivent etre compris comme des formules qui rassemblent le logement en tant que tel, mais aussi ses abords immediats et son environnement de proximite (le territoire de vie). Les habitats intermediaires, concus pour des personnes âgees qui ne presentent pas de pertes majeures d’autonomie, se declinent en differents concepts, et sont associes a des services plus ou moins developpes qui seront presentes dans ce rapport. Notre travail vise en outre a reperer et comprendre l’emergence de projets nouveaux. Dans notre programme de recherche, nous etudions deux formes d’habitats intermediaires, qui, au point de depart des projets, repondent a des philosophies differentes. Il s’agit, dans un cas, d’habitats intermediaires penses POUR les retraites, par divers acteurs publics ou prives. Ces habitats ont evidemment la pretention d’apporter un cadre de vie adapte aux retraites plus ou moins âges, et de supprimer autant que possible les obstacles au maintien a domicile. Dans l’autre cas, il s’agit d’habitats penses PAR les retraites eux-memes, qui definissent ainsi le mode de vie qu’ils souhaitent donner a leur vieillissement, sans dependre pour ce choix d’une autorite agissant a leur place.
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