Monoxyde d’azote et grossesse

Le monoxyde d’azote (NO), une des plus petites molecules gazeuses connues, est synthetise a partir d’un substrat, la L-arginine, sous l’action d’une famille d’enzymes, les NO-synthases. Ces dernieres ont ete identifiees durant la grossesse a differents niveaux de l’unite fœto-maternelle (uterus, placenta, vaisseaux ombilicaux...). Elles sont le temoin d’une eventuelle production de ce gaz, dont la synthese semble en partie regulee par les hormones steroidiennes (œstradiol, progesterone). Le NO active la guanylate cyclase et entraine l’augmentation du taux de guanosine-monophosphate cyclique (GMPc) capable d’induire la relaxation des muscles lisses. Le systeme L-arginine-NO-GMPc est present dans l’uterus pendant la grossesse et permet le maintien d’une quiescence uterine satisfaisante. Une inhibition de ce systeme pourrait etre a l’origine du declenchement du travail. Par ailleurs, le NO produit dans les cellules de l’endothelium vasculaire possede une action vasodilatatrice puissante. Il participe au controle du tonus vasculaire et s’oppose a l’agregation et a l’adhesion plaquettaires. Ainsi, dans le syndrome de pre-eclampsie, un defaut de sa synthese contribuerait, en raison de ses proprietes, a l’installation d’une hypertension, d’une activation plaquettaire et d’un retard de croissance intra-uterin. Enfin, il attenue l’effet des substances vasoconstrictrices produites au niveau de la circulation fœto-placentaire. L’implication du monoxyde d’azote dans la grossesse, bien que recente, semble actuellement evidente. Les proprietes de ce gaz le font intervenir dans les phenomenes tant physiologiques que pathologiques observes chez la femme enceinte, ce qui semble justifier l’administration de donneurs de NO.