Coordination, cognition, auto - référence et réflexivité aux fondements des « croyances sociales »
2005
L'objectif de ce papier est d'explorer les aspects cognitifs de la reflexivite des representations dans laresolution de certains problemes de coordination formalises au moyen de la theorie des jeux, dans le butde definir ulterieurement une ontologie pour la modelisation multi-agents des « croyances sociales »dans les jeux de coordination. Dans une premiere section, on utilise plusieurs definitions formellesrelatives a une dimension « sociale » des croyances, proposees par Andre Orlean (2002, 2004). Oncherche ensuite a en evaluer la signification dans le cadre d'une confrontation entre l'approche« standard » de la theorie des jeux et l'approche « comportementaliste » (ou « experimentale »). Deuxsituations particulieres de coordination sont passees en revues. Dans les deux cas, la reflexivite descroyances est en question.Dans les jeux de « pure coordination », les joueurs doivent se coordonner sans communication prealable(jeu non-cooperatif). Une caracteristique de ces jeux du point de vue de l'approche standard est lamultiplicite des equilibres de Nash (de deux a une infinite, selon le jeu considere). Du point de vuecomportemental, le probleme du « point focal » reside alors dans la necessite de mobiliser desconnaissances exterieures au cadre « standard » de la theorie afin de servir de reference « saillante »dans la selection des equilibres. La notion de « croyances sociales » introduite par Orlean permet uneinterpretation feconde de ces resultats. Dans le « concours de beaute », les joueurs sont en concurrencepour evaluer un multiple ce que sera l'evaluation moyenne de l'ensemble des joueurs. Il n'y a, selonl'approche standard qu'un seul equilibre de Nash. Les resultats experimentaux montrent que cetequilibre n'est jamais atteint dans le cadre d'un jeu unique. La reflexivite se manifeste d'abord a traversla question centrale de savoir ce que va produire en moyenne le collectif des joueurs. On est alorsamene a poser la question « de second niveau » sur le role de la croyance des autres joueurs sur lareponse a cette question et ses incidences sur leurs choix. Ce bouclage recursif pourrait en theorie etreinfini, pourtant, l'economie experimentale nous montre qu'il n'en est rien dans les raisonnementseffectifs. Pour conceptualiser ces dimensions recursives du processus cognitif, on utilise les notions de« profondeur strategique » et de « hierarchie cognitive ». A un premier niveau, il s'agit d'evaluer lenombre d'etapes de raisonnement recursifs dont est capable un joueur. A un second niveau, il s'agitd'evaluer la capacite de raisonnement recursif qu'un joueur attribue aux autres joueurs, etc....Ici encore lanotion de « croyances sociales » permet une reinterpretation interessante du phenomene.
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