Accompagnement dans la mort volontaire et fonction de l’écriture dans le récit littéraire de la dernière leçon

L’analyse de l’ouvrage de Noelle Châtelet, La Derniere Lecon, nous invite, avec l’appui de la theorie psychanalytique, a developper quelques reflexions a propos de ce que peut etre la fonction de l’ecriture dans ce texte. Se situant dans le cadre de l’annonce de mort volontaire et programmee de sa mere, l’adresse du texte a celle-ci nous permet d’envisager le role de l’ecriture comme contribuant a la grande proximite relationnelle entre la mere et sa fille, et au maintien d’un lien narcissique premier. C’est egalement un texte qui montre aux autres son deuil et sa militance en miroir de celle de sa mere. Et, dans la perspective du recit litteraire comme construction a posteriori, nous nous interrogeons quant a la maniere d’y accueillir vœux inconscients de mort et ambivalence, afin de les presenter au corps social. Presents dans tout deuil, ils semblent ici, du fait du type particulier de mort dont il s’agit - resultant d’une decision de mourir - etre generateurs d’une culpabilite importante et d’un desir de reparation et de pardon intense, qui trouve son accomplissement dans l’exercice de l’ecriture. Enfin, au-dela de la situation relatee dans l’ouvrage, l’ecriture peut constituer le lieu d’une quete de sens, en rapport avec des evenements du passe maternel.