Les funérailles joyeuses d’un Caterpillar

2016 
Arrive par les airs chez les Ankave, le D3 immobilise pendant dix ans en bordure d’une piste d’aviation dont il interdisait l’utilisation est un objet paradoxal. Sa presence et son histoire s’inscrivent dans un reseau d’acteurs, de hasards et de motivations complexes mais centres sur le desir des Ankave d’acceder a ces items de modernite que sont la sante, l’ecole et l’acces au marche. A ce titre, c’est l’un de ces objets vers lesquels convergent toutes sortes de logiques sociales que l’anthropologue peut detailler et qui, dans d’autres circonstances, se revelent cruciales pour penser une maniere de vivre ensemble. Pour les Ankave, pourtant, ce tas de rouille est un non-objet : une chose sans l’ombre d’une utilite, hors de toute possibilite de recyclage faute des outils qui permettraient de le mettre en pieces utiles (clefs, leviers, burins, chalumeau oxhydrique, palan,…). C’est un objet sans place dans le systeme technique local. Juste une chose a faire disparaitre dans un trou pour qu’eux-memes, armes de machettes et de brouettes sans pneu, voire sans roue, suppleent avec succes a la machine cassee.
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