L’enthèse, source de douleur au cours du syndrome de Gougerot-Sjögren primaire

Introduction Le syndrome de Gougerot-Sjogren primitif (SGJp) est une connectivite auto-immune associant une atteinte glandulaire a une atteinte extra-glandulaire frequemment. Les manifestations musculosquelettiques sont communes. L’atteinte enthesitique, comme celle observee au cours des spondylarthrites, est un sujet de debat actuel. L’objectif de cette etude etait de rechercher une atteinte enthesitique chez un groupe de malades suivis pour un SGJp et d’evaluer son eventuelle association avec les parametres cliniques de la maladie. Patients et methodes L’etude a ete menee au service de rhumatologie de l’hopital Mongi-Slim en Tunisie, entre juin 2015 et decembre 2016, incluant 25 patients atteints du SGJp. Les malades repondaient aux criteres du consensus americano-europeens pour le SGJp. Chez chaque patient, 12 entheses ont ete palpees cliniquement par un rhumatologue (epicondyles lateraux et mediaux, tendons quadricipitaux, tuberosites tibiales, tendons achilleens et aponevroses plantaires). Un score enthesitique clinique a ete calcule. Les articulations des poignets et des mains (les cinq MCPs et IPPs) ont ete examinees de facon bilaterale afin de determiner le nombre d’articulations douloureuses (NAD) et tumefiees (NAT). Egalement, les valeurs de SSDDI et ESSPRI ont ete calcules. Resultats Tous les sujets inclus etaient de sexe feminin. L’âge moyen etait de 53,2 ± 11,3 ans [31 ; 70]. L’indice de masse corporelle moyen etait de 29,9 ± 6,4 kg/m 2 [20,2 ; 46]. La duree d’evolution moyenne de la maladie etait de 4,6 ± 4 ans [1–15]. L’ESSPRI moyen etait de 19,3 ± 5,6 [9–29]. Le SSDDI moyen etait de 1,8 ± 1,6 [1–7]. Le NAD moyen etait de 1,4 ± 3,1. Il etait a zero chez 16 patientes. Sur un total de 550 articulations examinees, huit articulations presentaient une synovite clinique (1,4 %). Il s’agissait des poignets chez une patiente et du poignet, 2 e , 3 e , 4 e , 5 e MCP et 3 e IPP droits chez une autre patiente. Le score enthesitique moyen chez chaque individu etait de 3,8 ± 3,3. Nous avons trouve une correlation positive entre le score enthesitique clinique et ESSPRI (r = 0,47 ; p  = 0,01) ainsi qu’avec le NAD (r = 0,49 ; p  = 0,01). Il n’existe pas de correlation avec le SSDDI (r = −0,16 ; p  = 0,42) ni le NAT (r = 0,34 ; p  = 0,08). Conclusion Notre etude montre que l’atteinte des entheses est une source de douleur et de gene fonctionnelle chez les patients suivis pour SGJp.