L'expérience du bouleversement : penser la Révolution après Thermidor
2018
Peut-on tout calculer dans une revolution ? La Revolution francaise met l’intelligence a l’epreuve. Apres la chute de Robespierre en juillet 1794, les tentatives de retour a l’ordre peinent a aboutir. Sur le plan politique, les journees revolutionnaires et les coups d’Etat ne cessent qu’avec la prise de pouvoir de Bonaparte en novembre 1799. Sur un plan theorique ou litteraire, les trois ecrivains qui nous interessent ici font partie de ceux qui cherchent les moyens de penser la Revolution, c’est-a-dire de revenir a la raison apres un temps politique percu comme essentiellement irrationnel.
Stael publie De l’influence des passions en 1796 et ecrit (mais ne publie pas) Des circonstances actuelles en 1798. Constant publie coup sur coup De la force du gouvernement actuel, (1796), Des reactions politiques (1797) et Des effets de la terreur (1797). Chateaubriand publie son Essai sur les revolutions en 1797. Les textes des trois auteurs ont en commun de chercher a concilier l’ambition de la raison avec l’irruption de l’irrationnel. Deux debats traversent les textes. Le premier pose la question de ce qui peut etre connu et de ce qui echappe a la connaissance : est-il possible de tracer une frontiere entre ce qui peut etre mesure et ce qui est « incommensurable » ? Le deuxieme porte sur l’universalite des lois politiques et morales : sont-elles toujours les memes, ou bien sont-elles susceptibles de changer, notamment sous l’effet d’une revolution ? Trois demarches scientifiques sont esquissees dans les textes : les calculs de probabilite, la connaissance de soi et l’etude des rapports de force.
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