Pratique médicale à l’ère du numérique : que nous apportent les smartphones ? Enquête auprès de 118 jeunes médecins

Introduction L’utilisation des applications medicales, des outils numeriques est une pratique de plus en plus adoptee en medecine. Les Smartphones dont l’utilisation est devenu courante, sont utilises par les medecins pour faciliter la communication et l’echange de l’information et pour l’acces a l’information scientifique. L’objectif de notre travail etait d’evaluer l’utilisation des smartphones par les jeunes medecins dans la pratique medicale. Patients et methodes Nous avons mene une etude transversale a travers une enquete qualitative menee au cours du mois de fevrier 2019. Un questionnaire anonyme elaboree sur “Google Forms” a ete adresse aux medecins âges de moins de 35 ans et ayant un exercice hospitalier. Resultats Cent dix-huit medecins (dont 89 femmes) ayant un âge moyen de 27,25 ± 2,35 ans ont repondu au questionnaire. Les medecins questionnes etaient de specialite medicale dans 60 % des cas, chirurgicale dans 17 % des cas, des medecins de famille en formation dans 14 % des cas, des reanimateurs dans 5 % des cas et de specialite fondamentale dans 4 % des cas. Parmi les 118 medecins, 95 avaient des telephones “Android”,18 avaient des “Iphones” et 5 avaient un autre type de smartphone. L’application la plus utilisee par les medecins pour communiquer entre eux etait “Messenger” ( n =  79), suivie de “Mail” ( n =  28) puis de “Viber” ( n =  5) et de “Whatsapp” ( n =  5). Quatre-vingt-douze medecins, avaient au moins une ou plusieurs applications medicales telechargees sur leurs smartphones et 102 avaient des references scientifiques ou des recommandations enregistrees sur leurs smartphones. Le motif le plus frequent de l’utilisation des applications medicales sur smartphones etait la verification des posologies des medicaments, des interactions et des contre indications ( n =  82). En reponse a la question sur la dependance de leurs smartphones dans l’exercice medical, 81 medecins (68,9 %) declaraient qu’ils etaient dependants. Les medecins femmes etaient plus dependantes des smartphones que les hommes (67 versus 17, p =  0,006). La dependance des smartphones etait plus marquee chez les medecins en 5 et 6 e semestre de leur formation ( p =  0,01). Le choix du type de smartphone etait influence par l’activite professionnelle (qualite de la camera, capacite de stockage) chez 65 medecins (55,1 %). Conclusion Notre etude souligne, la constatation generale de l’integration des nouvelles technologies et en particulier des smartphones dans la pratique medicale. La dependance des smartphones en milieu medical souleve le probleme de la place laissee au raisonnement clinique et a la prise individuelle de decisions face aux situations cliniques.