LES FRONTIERES BENINO-NIGERIANES AU SUD-EST DU BENIN : CARACTERISTIQUES ET IMPACTS SUR LA MOBILITE TRANSFRONTALIERE

L’existence des frontieres artificielles entre le Benin et le Nigeria n’a aucun effet sur la dynamique de la migration de proximite entre les deux pays. Les citoyens franchissent les frontieres en marge des dispositions de la CEDEAO et du Reglement Sanitaire International. L’objectif de cette etude est d’analyser l’impact de la porosite des frontieres sur la mobilite transfrontaliere et la nature des flux migratoires au Sud-Est du Benin. Pour caracteriser les frontieres et leurs impacts sur la mobilite transfrontaliere, il a ete adopte une methodologie axee sur l’observation des pratiques a la frontiere, l’identification et la prise des coordonnees geographiques des pistes de contournement du controle ; et le comptage des personnes qui franchissent les frontieres sur la periode de Mai 2015 a Mai de 2016. Sur l’ensemble de la frontiere, trois (3) postes de controle (Seme-Krake, Mededjonou et Ponton) ont ete realises pour les entrees et sorties des personnes et des biens. Dans la pratique, certains voyageurs (plus nombreux), ne disposant d’aucun document legal de voyage, corrompent l’agent charge du controle, ou passent carrement par des voies non gardees. Ainsi, 17 pistes et 3 voies d’eau servant de circuits de contournement des postes-frontieres officiels ont ete recensees dans le secteur. Des lors, ceci pose le probleme de la fiabilite des statistiques sur la migration. En effet, selon les statistiques des services de l’immigration, 420 personnes en moyenne entrent chaque jour et 271 sortent du Benin par les 3 postes. Cependant, la moyenne journaliere des flux illegaux, c’est-a-dire les personnes entrant sur le territoire national sans posseder les documents administratifs legaux, ou leur passage s’effectue a un point echappant au controle, est de 2400 entrees et 1730 sorties ; soit six (6) fois plus importantes que les entrees regulieres.