D'une épave de moissonneuse à l'épiphanie: 'La Bataille de Pharsale' de Claude Simon"

2016 
Au milieu du roman "La Bataille de Pharsale", on peut trouver une longue description de l'epave d'une moissonneuse : "Telle qu'elle se presente, il est evident que la machine est incomplete et que plusieurs de ses pieces manquent [...]". Or, l'ecriture simonienne enleve ces fragments vers une autre dimension. Ils evoquent l'erotisme car les mecaniques demantibulees " laissent peu a peu entrevoir leurs anatomies incomprehensibles, delicates, feminines, aux connexions elles aussi delicates et comp¬liquees " (Bataille de Pharsale) ; ils forment un " systeme de renvois " qui est a considerer comme un tout. " Or, avec ce tout, c'est le monde qui s'annonce " (Heidegger, "Sein und Zeit", cite par Simon). En outre, l'epave de la moissonneuse fait penser a la charogne de Baudelaire derriere laquelle se dessine la beaute. Les mecaniques demantibulees creent cette " multiplicite de fragments et chaos " et cet " impersonnel chaotique " par lesquels, selon Deleuze, " l'œuvre d'art prend tout son sens " (Proust et les signes). En outre, "La Bataille de Pharsale" effectue la fragmentation d'un recit lineaire. Ces fragments temporels forment les archives de l'epiphanie sur laquelle commence le roman : "Obscure colombe aureolee de safran". Autres auteurs cites: Joyce, Robbe-Grillet, Foucald, Eco, Thomas d'Aquin
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