Anonymat du don de gamètes : protection d'un modèle social ou atteinte aux droits de l'homme ?

2007 
Resume Le don de gametes est soumis par la loi de bioethique a l'obligation d'anonymat, en reference aux principes de protection de la personne humaine appliquee dans d'autres pratiques medicales. Nous interrogeons ici la pertinence de ce choix vis-a-vis des droits de l'homme qui, au sommet de la hierarchie du droit, font le lien entre ethique et droit. Cette norme s'est construite en heritage des pratiques des CECOS et elle est contestee par de nombreux pays europeens qui autorisent desormais l'acces aux origines genetiques. Il semble que l'obligation d'anonymat fonctionne plus comme une pratique que comme une protection des principes de respect du corps humain et d'oblativite du don, a l'œuvre egalement dans la cession des autres elements du corps humain. De plus, appliquee au don de gametes, cette obligation protege efficacement l'objet social qu'est le projet parental, mais reste sans effet sur les valeurs qu'elle devait preserver : parente, filiation, humanite non reduite au biologique. Enfin, l'analyse des textes fondateurs des droits de l'homme reconnus par la France montre que, si l'obligation d'anonymat ne semble pas leur porter directement atteinte, elle peut apparaitre comme un instrument du biopouvoir evoque par Foucault, finalement tres eloigne des principes ethiques qu'elle etait censee proteger.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    1
    References
    4
    Citations
    NaN
    KQI
    []