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La mélophobie littéraire

2012 
Cave musicam ! » lancait Nietzsche, mettant en garde contre le pouvoir anesthesiant de la musique. Defiance de la litterature a l’egard de l’art des sons, lassitude agacee, voire, plus rarement, aversion caracterisee, la melophobie n’est que bien rarement viscerale : l’on devine derriere nombre de declarations hostiles a la musique d’autres cibles. « Je l’aime plus que je ne l’estime... » disait Valery : a ce proces « semiotique », qui pointe l’irresponsabilite d’un art non-signifiant, se greffent des mises en cause morales, sociales, historiques, des positionnements philosophiques, ideologiques. Theorisee ou dirigee plus volontiers contre un compositeur (« Wagnerophobie »), un genre (« jazzophobie »), voire un instrument (« pianophobie »), la melophobie se decline, se nuance, s’inflechit, s’utilise comme posture contestataire ou outil critique, interrogeant, en dernier ressort, la fonction et le statut de la litterature. Les textes rassembles dans le present volume mettent en avant ces discours seconds, abordant des aspects parfois inattendus de la melophobie. Un premier groupe d’etudes, dedie a la poesie, aborde l’esthetique symboliste, mais aussi les oeuvres de Rilke et Prevert. Viennent ensuite des textes centres sur la question d’une « ideologie melophobe », perceptible chez de grandes figures (Hegel, Freud) ou prenant pour cible une musique bien definie : le jazz, la techno. Enfin, un dernier volet consacre au roman propose des analyses sur Kundera, Dominique Fernandez, Helmut Kraussner, Richard Powers et Bret Easton Ellis.
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