Pratiques de protection des cultures en agroécosystèmes tropicaux et risques de maladies humaines et animales d'origine bactérienne

2021 
Une revue bibliographique recente montre que les pratiques de protection agroecologique des cultures (PAEC) contre les ravageurs, pathogenes et adventices, reduisent generalement les risques zoonotiques viraux en sante publique et veterinaire, alors que les pratiques conventionnelles (a base agrochimique) tendent a les augmenter. Nous avons analyse la litterature scientifique pour determiner si ces conclusions pouvaient etre elargies aux infections bacteriennes, avec focus sur les agroecosystemes tropicaux. En sante publique et veterinaire, les principales infections bacteriennes impactees par des pratiques de protection des cultures sont celles ayant pour reservoirs des rongeurs (avec arthropodes vecteurs, comme la peste, ou pas, comme la leptospirose), et les maladies a enterobacteries (e.g. , Salmonella ) et autres bacteries opportunistes (e.g. , Pseudomonas ). La problematique d’antibioresistance en sante publique est peu affectee par les pratiques de protection des cultures conventionnelles. Des pratiques relevant de la substitution aux intrants de synthese (varietes resistantes aux attaques de rongeurs ou a la colonisation par des enterobacteries ; pesticides mineraux; solarisation) peuvent se traduire par une reduction plus importante du risque sanitaire que certaines pratiques relevant de la reconception des agroecosystemes (push-pull ; integration agriculture-elevage). Toutefois, vu ses effets vertueux en termes de reduction des pollutions, conservation de la biodiversite et resilience climatique, la PAEC, basee sur la reconception, contribue, a des echelles spatiotemporelles superieures, a la reduction du risque sanitaire lie aux infections bacteriennes. Les impacts des pratiques de protection des cultures, basees sur l’amelioration de l’efficience des pratiques conventionnelles, sur la substitution ou sur la reconception, sur les risques d’infection bacterienne en sante publique et veterinaire, sont sensiblement differents de ceux observes avec les risques zoonotiques viraux. Des recherches sont encore necessaires pour concilier, dans une perspective « Une seule sante », les trois types de pratiques, afin de reduire les risques sanitaires lies aux maladies infectieuses autant a bacteries qu’a virus, parasites (protozoaires et vers) ou champignons.
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