Manifestations cliniques de l’angiostrongylose humaine en Martinique (2000–2017)

2018 
Introduction L’angiostrongylose humaine est une zoonose transmise par un nematode du genre Angiostrongylus. Les 2 principales especes pathogenes identifiees chez l’Homme sont Angiostrongylus cantonensis ( A. cantonensis ) et Angiostrongylus costaricensis ( A. costaricensis ) responsables respectivement d‘angiostrongylose nerveuse (meningo-encephalite a eosinophiles) et d’angiostrongylose intestinale (pseudo-appendicite aigue avec hypereosinophilie). Cette pathologie est endemique sur le continent asiatique et en ocean pacifique mais reste peu decrite dans la Caraibe. La presence conjointe de ces 2 especes d’ Angiostrongylus dans un meme ecosysteme est exceptionnelle et n’a jamais ete rapportee, a notre connaissance, dans les petites Antilles. L’objectif de cette etude etait donc de decrire les donnees epidemiologiques sur l’angiostrongylose humaine en Martinique. Materiels et methodes Une etude observationnelle retrospective monocentrique a ete menee dans notre centre hospitalier entre le 01/01/2000 et le 31/12/2017. Tout patient ayant un diagnostic parasitologique (serologie ou PCR) ou anatomo-pathologique confirme d’angiostrongylose nerveuse ou intestinale etait inclus. Resultats Douze cas de d’angiostrongylose humaine ont ete identifies dans notre etude, incluant 8 cas d’angiostrongylose nerveuse a A. cantonensis et 4 cas d’angiostrongylose intestinale a A. costaricensis . L’âge median etait de 14 ans (IQR : 1–27) avec un sex-ratio homme/femme de 2. Une fievre (> 38 °C) etait observee dans 92 % des cas (11/12). Tous les patients presentaient une hypereosinophilie (> 0,5 G/L) avec une duree mediane de persistance de l’eosinophilie de 23,5 jours (IQR : 14,5–34,5). Tous les patients avaient une confirmation diagnostique serologique (sang ou LCR) ou anatomopathologique pour les cas d’ A. costaricensis . Le mode de transmission probable etait l’ingestion ou un contact etroit dans l’environnement avec Achatina fulica (hote intermediaire) dans 83 % des cas (10/12). Onze patients ont recu un traitement par albendazole (10/12) ou ivermectine (1/12). L’evolution etait favorable dans 11 cas sur 12. Un deces d’angiostrongylose neurologique a ete observe. Conclusion Nous decrivons la plus grande serie de cas d’angiostrongylose humaine dans la Caraibe. L’angiostrongylose, pathologie negligee, doit cependant etre evoquee devant toute hypereosinophilie avec atteinte neurologique ou abdominale en Martinique. Une meilleure connaissance de son hote intermediaire, Achatina fulica , devrait permettre d’ameliorer les strategies de prevention primaire et secondaire.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    1
    Citations
    NaN
    KQI
    []