Les déficits en micronutriments sont-ils des facteurs prédictifs de survenue de mucite chez les patients traités par radio-chimiothérapie concomitante, pour une néoplasie ORL ?

2018 
Introduction et but de l’etude Les mucites sont une complication frequente au cours des traitements par radio-chimiotherapie concomitante des neoplasies ORL, avec des consequences medicoeconomiques. Mais les traitements restent symptomatiques et peu efficaces. Dans notre pratique, des dosages en micronutriments sont realises mais demeurent couteux (≈ 150 €/patient) et leur pertinence non analysee. L’objectif principal de cette etude etait d’evaluer l’impact de deficiences en micronutriments sur la survenue de mucites ulcerees (≥ grade 2) chez des patients traites par radio-chimiotherapie concomitante. Les objectifs secondaires etaient d’evaluer les autres facteurs de risques de mucites ulcerees et d’analyser l’evolution du statut nutritionnel des patients. Materiel et methodes Etude pilote observationnelle sur des patients suivis entre 2015 et 2016 pour une neoplasie ORL et traites par radio-chimiotherapie concomitante. Les donnees recueillies etaient le sexe, l’âge, l’intoxication alcoolo-tabagique, les traitements prealables, les dosages en micronutriments. La survenue d’une mucite (echelle OMS pour le grade) diagnostiquee par l’oncologue et les bilans nutritionnels de la dieteticienne etaient colliges a j0 et j35 du debut du traitement. Les micronutriments doses etaient le zinc, le selenium, et les vitamines B6, A, E et C. Une deficience etait definie par un taux inferieur aux seuils du laboratoire. Devant le faible effectif de la population, l’analyse des facteurs predictifs de mucite a ete realisee en distinguant le groupe 1 « pas de mucite ou mucite legere (stades 0,1) »,versus le groupe 2 « mucites ulcerees (stades 2, 3, 4) » definies par la presence d’ulcerations associees a des douleurs endobuccales. Statistiques : test du Chi 2  ou Fisher ( p  ˂ 0,05). Resultats et analyse statistique Vingt-huit patients ont ete inclus (d’âge 58 ± 12  ans , sex-ratio H/F = 4,6) ; 85 % presentaient une intoxication tabagique et 80 % un mesusage de l’alcool. Une denutrition etait presente chez 75 % des patients, dont 11 % severement. La moitie des patients beneficiait d’un support nutritionnel (29 % oral, 21 % nutrition enterale [NE]). Chez 83 % des patients, au moins une deficience etait retrouvee, principalement en vitamine C (68 %), selenium (33 %) et vitamine B6 (25 %). Aucun patient n’etait deficitaire en zinc. Une mucite etait decrite chez 86 % des patients. Le G2 representait 68 % des patients, contre 32 % pour le G1. Il n’y avait pas de lien entre les deficiences en micronutriments et la survenue de mucites ulcerees ( p  = NS). Il n’a pas ete retrouve de difference significative en analyse univariee pour les autres facteurs predictifs etudies (âge, denutrition,…) sur la survenue de mucites ulcerees. En fin de traitement, 89 % des patients etaient denutris dont 22 % severement et tous beneficiaient d’un support nutritionnel (44 %NE). Conclusion Notre etude n’a pas demontre de lien entre les deficits en micronutriments et le risque de mucite, possiblement par la faible puissance. Mais, du fait de la frequence tres elevee des deficiences en micronutriments et des dosages couteux, il semble indique de supplementer en systematique cette population a risque important de mucite (≈ 10 € pour une supplementation d’1 mois).
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