La photographie mobilisée 1914-1918

2016 
A la veille de la Premiere Guerre mondiale, la photographie connait une certaine democratisation comme pratique privee et comme support de communication dans la presse generaliste et specialisee. Elle permet de donner a voir ce que l’on presente alors encore souvent comme « la realite ». Le conflit qui s’ouvre en aout 1914 accelere sa diffusion du fait meme d’une demande publique et privee de voir ce qui se deroule, d’en donner une representation visuelle la plus realiste possible, de conserver les souvenirs du conflit. Il s’agit aussi pour les decideurs de controler la production et la diffusion des images, et d’alimenter l’imaginaire de l’arriere sans devoiler les aspects les plus demoralisateurs du front. Plus largement, elle s’inscrit dans la problematique assez specifique de la Premiere Guerre mondiale, celle du « temoignage ». Les soldats en particulier, contre les interdits de la hierarchie, developpent une pratique specifique de la photographie centree sur la profondeur de leurs liens relationnels. L’image photographique comme support memoriel du « vrai » apparait ainsi massivement mobilisee durant l’ensemble du conflit. La presse, l’autorite militaire, l’Etat, les soldats usent de la photographie selon une logique commune : donner a voir la guerre et en conserver le souvenir. Mais la confrontation des corpus montre combien la « realite » supposee de la guerre fixee par l’image photographique connait des divergences selon les producteurs et les diffuseurs mentionnes plus haut, presse, autorite militaire, Etat et soldats.
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