Épreuve de réalité au lieu d’interprétation. Une phase du travail psychanalytique avec des descendants de survivants à l’Holocauste

2020 
Si l’on a frequemment observe que des descendants de survivants a la Shoah repetaient des experiences de la premiere generation, cela tient a l’erosion de leur capacite de faire de facon relativement fiable la distinction, dans la zone traumatique, entre realite interieure et realite exterieure. Cela est a son tour la consequence d’une necessaire defense dissociative contre des evenements extremement traumatiques au sein des familles en question. A la lumiere du materiau clinique, il apparait qu’au cours du travail psychanalytique avec des patients des generations suivantes, il peut etre necessaire, dans une certaine phase, en suspendant temporairement l’activite interpretative, de faciliter l’examen de la Shoah posee comme realite factuelle, parce que cela favorise le passage de la repetition a la rememoration. En meme temps, cela implique une position qui s’oppose a la conception recemment defendue selon laquelle l’efficacite curative serait due avant tout a ce qui peut etre obtenu dans le hic et nunc de la situation analytique a partir du processus de transfert et contre-transfert, a propos de ce qui est stocke dans la memoire implicite. Le materiau clinique exploite dans ce qui suit montre que, et explique pourquoi, dans le contexte traumatique, le travail psychanalytique classique de reconstruction, donc la prise en compte de la realite exterieure et de ce qui est encode dans la memoire explicite, autobiographique, est indispensable.
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