Vers la construction d’un instrument de prévention des inégalités de genre : une analyse structurale des représentations sociales dans la filiale française d’une multinationale du secteur de l’ingénierie

Comment expliquer la persistance des inegalites professionnelles entre les femmes et les hommes malgre l’ensemble des mesures et des dispositifs mis en place dans les entreprises ? Dans cet article, nous proposons de mobiliser la theorie des representations sociales (RS), et plus specifiquement celle de leur structuration en distinguant les elements du noyau central inamovibles des elements peripheriques plus plastiques. Nous expliquons en quoi les tentatives de changement des stereotypes de genre peuvent s’averer vaines et proposons d’adopter une approche plus globale integrant l’ensemble des composants des RS dont nous mettons en evidence la pertinence a travers les resultats d’une etude menee dans une entreprise multinationale du secteur de l’ingenierie. Quatre methodes de recueil et d’analyse des donnees ont ete mobilisees : le reseau d’association de De Rosa (1995, 2003), la technique de substitution de Guimelli et Deschamps (2000), le test d’independance au contexte de Lo Monaco et Guimelli (2008) et enfin l’analyse prototypique de Verges (1992). L’apport principal de notre recherche reside dans la construction d’un nouvel instrument de prevention des inegalites de genre permettant la creation de pratiques sur-mesure en s’appuyant sur l’analyse du contenu et de la structure des RS.