Évaluation du suivi des recommandations de prise en charge des infections urinaires en médecine de ville en France

2018 
Introduction Les recommandations concernant la prise en charge des infections urinaires (IU) communautaires sont regulierement actualisees mais leur application en medecine de ville est peu evaluee. L’objectif de ce travail est de decrire l’evolution des prescriptions d’antibiotiques pour des IU par des medecins generalistes en France entre 2014 et 2017 a partir de la base de donnees GERSDATA. Materiels et methodes La base de donnees GERSDATA est constituee des donnees de prescriptions medicamenteuses associees a un diagnostic renseignees par les medecins generalistes equipes du logiciel CrossWay (CEGEDIM). Depuis 2014 un « observatoire » est compose d’un groupe de 2500 medecins. Nous avons realise une analyse des prescriptions d’antibiotiques associees aux diagnostics d’IU suivantes : infection urinaire masculine, pyelonephrite aigue (PNA) et cystite. Resultats Le nombre total de prescriptions d’antibiotiques pour une IU par les medecins de l’observatoire CEGEDIM etait de 65 053 en 2014 et de 69 117 en 2017. En 2014, ces prescriptions concernaient pour 3274 (5 %) des prostatites, pour 2231 (3 %) des PNA et pour 59 458 (92 %) des cystites ; en 2017, ces chiffres restaient stables (respectivement, 3066 soit 4 %, 2282 soit 3 % et 63 769 soit 92 %). Pour les infections urinaires masculines, les antibiotherapies prescrites etaient respectivement en 2014 puis 2017 des fluoroquinolones 2164 (66 %) vs 2380 (78 %), des cephalosporines 684 (21 %) vs 409 (13 %), des sulfamides 238 (7 %) vs 400 (13 %), des penicillines 149 (5 %) vs 217 (7 %). Pour les PNA, les antibiotherapies prescrites entre 2014 et 2017 etaient respectivement des fluroquinolones 1272 (57 %) vs 1233 (54 %), des cephalosporines 631 (28 %) vs 632 (28 %), des penicillines 210 (9 %) vs 275 (12 %), des sulfamides 104 (5 %) vs 133 (6 %). Pour les cystites, les antibiotherapies prescrites entre 2014 et 2017 etaient respectivement la fosfomycine 21 020 (35 %) vs 28 804 (45 %), des fluoroquinolones 22 686 (38 %) vs 14 825 (23 %), des cephalosporines 7546 (13 %) vs 7558 (12 %), la nitrofurantoine 3331 (6 %) vs 3547 (6 %), des sulfamides 2267 (4 %) vs 2369 (4 %). Conclusion Ces donnees montrent l’absence de modification significative des pratiques des medecins generalistes dans la prise en charge des infections urinaires communautaires en dehors des infections urinaires masculines. Ce constat devrait etre considere dans la realisation des futures recommandations.
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