Sant-Appianu : Corse-du-Sud (2A), Vico, Santa Piana

2015 
Ce diagnostic archeologique a ete effectue a proximite de la butte de Sant’Appianu connue pour son etablissement paleochretien eleve au rang de cathedrale peu avant 591. Le site sera ensuite frequente durant tout le Moyen Âge. Le secteur diagnostique de trois parties distinctes : une partie basse, a l’abrupte assez marquee, qui surplombe les berges des ruisseaux ; une partie mediane caracterisee par deux terrasses artificielles creees il y a plus d’une trentaine d’annees pour la construction d’immeubles ; une partie haute, extremite est du sommet de la butte, recouverte d’un epais maquis. La presence d’une occupation antique se situe sur la partie basse du flanc de coteau. La pointe sud, en front de mer (revele par les fouilles de 1980), comporte les restes d’un bâtiment antique assez bien conserve, presentant un etat d’elevation en pierre plus important que sur la partie est et donc une stratigraphie plus dilatee. Il n’est pas improbable que cette partie sud, face a la mer, soit la partie plus residentielle du complexe expertise et donc ayant ete realisee dans des materiaux moins perissables. Le diagnostic sur la partie est, a permis de localiser la suite du bâtiment antique. Hormis les murs porteurs a la transition des terrasses, il ne reste des murs que la premiere assise en pierre, parfois meme simplement le calage d’une sabliere, base d’une simple cloison. La presence d'une couche d’argile, apres abandon, issue vraisemblablement des elevations en terre, confirme que ces murs etaient essentiellement en materiaux dits perissables. Le corps de ce bâtiment apparait donc comme une suite de pieces ou de corridors dont la vocation serait celle reservee a des bâtiments de type entrepots ou commerciaux. Ce contexte est sans doute a mettre en relation avec la zone de fosses (plantation, stockage) reperee en contrebas et au nord, sur la berge du ruisseau. Une entree au bâtiment, est peut-etre soulignee par la base d’un socle appartenant a un portique ou un porche, du cote est du site. L’essentiel du bâti a connu deux phases de reamenagement, toutes deux cloturees par un episode de type incendie. L’extremite de la pointe nord, n’a pas pu etre correctement diagnostiquee, car les vestiges potentiels, dans la continuite de la zone des fosses, sont profondement enfouis sous le remblai contemporain de la rampe d’acces au site. Ce complexe antique semble lie au commerce maritime. L’hypothese est renforcee par deux indices : d’une part l’essentiel des culs d’amphore comportent les stigmates d’un sejour prolonge en milieu aquatique (fond de cale par exemple) et d’autre part les gros galets de schiste retrouves dans les fondations pouvaient etre initialement utilises comme ballaste sur les embarcations. Ce schiste n’est en tout cas pas originaire du contexte local. L’exploitation du mobilier archeologique retrouve dans cette partie basse du site, en connexion avec les premiers sols et structures permet d’envisager une installation du site vers la fin du Ier siecle de notre ere et courant IIe siecle de notre ere. Les elements retrouves dans les couches issues de l’effondrement des toitures et des murs integrent des elements du IIIe siecle de notre ere. Le site a toutefois pu etre partiellement reoccupe a l’antiquite tardive, puisque du mobilier des IVe debut Ve s. a ete retrouve dans le remblai des fosses. Sur la partie mediane du site, les terrassements recents ont entaille le substratum et ont donc arase toutes les traces d’occupation archeologique. Les tranchees de la partie haute du site ont permis d’expertiser des sepultures regroupees, le long de la limite ouest de la parcelle, soit sur le replat sommital. Toutes les parties pentues n’ont pas delivre de sepultures. Il s’agit de tombes de l’extremite orientale d’une necropole qui se developpe plus a l’ouest sur le sommet de la butte. La densite des sepultures diagnostiquees reste assez lâche (une quinzaine de tombes pour 100m²). Ces tombes encaissees dans le substrat sont tres proches de la surface. Leur orientation N/S et E/O epouse perpendiculairement l’axe de la pente. Elles sont soit en bâtiere, soit en amphore et sont en place, non remaniees. Dans la plus part des cas il y a absence d’ossement, tres certainement due au milieu tres acide. L’exploitation du mobilier retrouve dans cette partie haute du site, permet de situer cette necropole dans un contexte d’antiquite tres tardive aux alentours du Ve siecle.
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