Maladie de Kawasaki de l'adulte post-COVID 19 avec insuffisance circulatoire : à propos d'un cas

2021 
Le syndrome d'inflammation multisystemique associe a la COVID-19 et presentant les caracteristiques cliniques d'une maladie de Kawasaki a ete essentiellement rapporte chez l'enfant. Nous rapportons ici le cas d'une maladie de Kawasaki de l'adulte dans les suites d'une infection a COVID-19, avec un pseudo choc septique comme mode de revelation. Femme de 33 ans, assistante de direction dans un college, admise initialement pour un rash febrile [1]. On notait un antecedent d'infection respiratoire non severe documente au SARS-CoV-2 par PCR nasale cinq semaines avant. La patiente ne fumait pas. Apparition d'une fievre en plateau a 41 °C avec adenopathies cervicales sensibles (max 1.5 cm) rapidement suivie d'un rash morbiliforme generalise. Elle etait traite en ambulatoire par l'association amoxicilline/acide clavulanique puis azithromycine, sans succes. Au 5e jour, degradation clinique avec installation d'une insuffisance circulatoire justifiant l'introduction d'amines et d'une surveillance en reanimation. Le tableau clinique s'enrichissait d'une conjonctivite bilaterale, d'une glossite, d'un erytheme palmaire, de lesions perineales et d'une diarrhee profuse. La biologie retrouvait un syndrome inflammatoire majeur (CRP 500 mg/L, neutrophiles 37 000/mm3) avec une eosinophilie (1700/mm3) et une troponinemie a 425 ng/L. Les prelevements infectieux etaient normaux. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien et la fibroscopie recto-sigmoidienne n'apportaient pas plus d'information. L'echographie cardiaque rapportait une hypokinesie diffuse modeste. La probabilite d'activation lymphohistiocytaire etait faible. On notait l'absence de reponse a l'antibiotherapie a large spectre. Au 9e jour, apparition d'une desquamation des extremites apres amelioration clinique partielle (sevrage des amines). Au 13e jour, le coroscanner retrouvait une dilatation anevrismale de l'artere interventriculaire anterieure de 5,6 mm. Le traitement par immunoglobulines a 2 g/kg et l'aspirine permettaient l'amelioration clinique et une normalisation des parametres biologiques. La maladie de Kawasaki (MK) est une vascularite systemique des vaisseaux de moyen calibre, dont la prevalence chez l'adulte se limite a une centaine de case-reports. L'insuffisance circulatoire aigue est un mode de revelation rare de la maladie, appele syndrome de choc de la maladie de Kawasaki. Elle est retrouvee dans 7 % des cas chez l'enfant et sa prevalence chez l'adulte n'est pas connue. Le syndrome inflammatoire avec atteinte multisystemique de l'enfant (MIS-C), initialement denomme "pseudo-Kawasaki", a ete decrit tres tot apres le debut de l'epidemie COVID-19 et apparait en moyenne 4 semaines apres l'infection par le SARS-CoV-2. C'est une pathologie rare avec une prevalence en France en 2020 chez les moins de 21 ans de 15,4 cas/million d'habitant. La moitie des patients presente une insuffisance circulatoire aigue au diagnostic [2]. Il existe des criteres diagnostiques du MIS-C selon l'OMS, mais pas chez l'adulte de plus de 21 ans. En comparaison avec la forme classique, les patients atteints de MIS-C semblent plus âges, avec d'avantage d'atteinte cardiaque, d'insuffisance circulatoire, de signes fonctionnels digestifs, resistent plus aux immunoglobulines et justifient davantage d'une corticotherapie [3]. Les diagnostics differentiels a evoquer sont generalement le syndrome de choc toxique ou le syndrome d'activation lymphohistiocytaire. Une sideration myocardique dans un contexte hyperinflammatoire est l'une des hypotheses physiopathologiques de l'insuffisance circulatoire (dysfonction systolique et/ou diastolique sans myocardite, correlation de l'etat de choc avec l'elevation des marqueurs de l'inflammation et des marqueurs cardiaques). La plupart des patients repondent correctement a l'association immunoglobulines-corticotherapie. Dans notre cas, la patiente satisfaisait les criteres de classification de l'American Heart Association pour la MK avec une evolution coronar enne caracteristique et avait un antecedent documente a SARS-COV-2 cinq semaines auparavant. La forme adulte du syndrome d'inflammation multisystemique associee a la COVID19 est rare mais semble grave, avec l'insuffisance circulatoire comme mode d'entree et les anevrismes coronariens comme complications, tout comme la MK classique. (French) [ABSTRACT FROM AUTHOR] Copyright of Revue de Medecine Interne is the property of Elsevier B.V. and its content may not be copied or emailed to multiple sites or posted to a listserv without the copyright holder's express written permission. However, users may print, download, or email articles for individual use. This abstract may be abridged. No warranty is given about the accuracy of the copy. Users should refer to the original published version of the material for the full abstract. (Copyright applies to all Abstracts.)
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