Psychotraumatismes et risque suicidaire en France : Prévalences croisées dans l'enquête SMPG

Les sequelles psychologiques de la confrontation a un traumatisme psychique et les comportements suicidaires sont deux enjeux majeurs de sante publique. Les liens entre ces phenomenes ne sont etudies que depuis peu dans la litterature, notamment dans une perspective epidemiologique. Les grands travaux epidemiologiques en population generale sont rares en Europe. A cote de l'ESEMeD conduite dans six pays de l'Union, la France a vu la realisation entre 1999 et 2003 de l'enquete "Sante mentale en population generale" (SMPG) sur un echantillon representatif des 45 millions de Francais de plus de 18 ans. Une premiere phase permettait, sur la base du MINI, de chiffrer la prevalence des troubles mentaux tout en refletant le retentissement fonctionnel et les differents recours aux soins. Une seconde phase permettait une estimation du risque suicidaire sur plus de 30 000 sujets. L'objectif ici etait d'examiner les prevalences croisees des niveaux de risque suicidaire avec les differents registres de psychotraumatisme. En bonne homogeneite avec d'autres travaux, un risque suicidaire "avere" etait releve chez 4 % des sujets. La distinction de plusieurs niveaux de souffrance psychotraumatique permettait d'etablir une prevalence d'un etat de stress post-traumatique (ESPT) complet a 0,7 %, le risque d'avoir ete expose a un evenement traumatique a 30 %, tout en soulignant que 5 % de la population etudiee etait concernee par cette souffrance clinique, par ailleurs frequemment comorbide. Les liens directs entre suicide et trauma sont reaffirmes, et un gradient croissant liant le risque suicidaire et les differentes formes de symptomatologie psychotraumatique est souligne. L'etude du retentissement global et surtout des trajectoires de soins et des types de recours permet enfin de comparer les tendances en fonction du type de trouble presente par le sujet.