Des ateliers piluliers en psychiatrie en amont des permissions de sortie : état des lieux du savoir et savoir-faire des patients

2017 
Introduction Les permissions de sortie, frequentes en psychiatrie, permettent de mesurer la capacite de reinsertion des patients hors de l’hopital. Elles sont a risque d’iatrogenie et d’inobservance. Pour limiter ce risque, des ateliers piluliers individuels sont realises la veille des permissions dans l’unite psychiatrique des jeunes adultes de notre etablissement depuis 2016. L’objectif est d’evaluer le savoir et le savoir-faire des patients a l’issue de ces ateliers. Materiels et methode Durant ces ateliers, l’infirmier remet le plan d’administration au patient et lui demande de preparer son pilulier. En parallele, l’infirmier lui delivre une information orale sur la gestion du traitement. En se basant sur l’echelle du reseau PIC, une fiche de recueil est creee par le pharmacien avec l’infirmier. Cette fiche est remplie par l’infirmier durant l’atelier afin d’evaluer le savoir et le savoir-faire par 9 questions ouvertes et une observation de la pratique. Le savoir est evalue par : le nom et dosage des medicaments, leurs indications, leurs effets indesirables (EI) et le risque lie a un arret de traitement. Le savoir-faire est evalue par : le niveau d’autonomie du patient lors de la preparation du pilulier, la conduite a tenir en cas d’oubli, la gestion des prises conditionnelles, la gestion et le signalement des EI. Chaque item est cote de 1 (insuffisant) a 4 (satisfaisant) pour obtenir 2 scores sur 20. Resultats et discussion De janvier a juillet 2017, 45 ateliers ont ete realises pour 280 permissions. Le nombre moyen de medicaments prescrits est de 6 [2 ; 12]. Le score moyen est de 15,4 [7 ; 20] pour le savoir et de 15,6 [8 ; 20] pour le savoir-faire. Dans 1 cas sur 2, les patients preparent leur pilulier seul. Les noms des medicaments et dosages sont memorises par les patients dans 49 % et 47 % des cas. L’indication des medicaments est connue dans 40 % des cas. La majorite des patients savent qu’ils vont rechuter s’ils arretent leur traitement (82 % de reponses satisfaisantes). Dans 9 cas sur 10, ils connaissent la conduite a tenir en cas d’oubli et dans 38 % des cas, savent gerer les prises conditionnelles. Ils mentionnent les EI dans 62 % des cas, mais ne savent pas les gerer et ne les signalent pas spontanement dans 36 % et 42 % des cas. Conclusion Malgre un score moyen eleve, des items essentiels restent non maitrises par les patients : gestion des prises conditionnelles et des EI. Des outils pedagogiques a destination des patients seront donc crees afin d’insister sur ces notions. En raison d’un manque de temps infirmier, le nombre d’ateliers est faible par rapport au nombre de permission. Ainsi, une selection des patients les plus a risque sera mise en place, en ciblant par exemple les patients ayant des antecedents de rechutes, un nombre eleve de medicaments ou vivant seul a domicile. Le partenariat pharmacien–infirmier deja existant est a accentuer par : une animation des ateliers en binome ou l’evaluation de l’impact des ateliers sur l’observance des patients par exemple. Cet etat des lieux est donc l’etape preliminaire d’un projet d’optimisation de ces ateliers afin d’ameliorer la securisation de la prise medicamenteuse au domicile.
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