Syndromes PAPASH, PsAPASH et PASS : hétérogénéité phénotypique, signature biologique commune, intérêt des thérapeutiques immunosuppressives

2018 
Introduction Les syndromes auto-inflammatoires (SAI) PAPASH, PsAPASH et PASS associent respectivement une spondylarthrite (Sp) peripherique, un rhumatisme psoriasique (RP) ou une Sp axiale a un pyoderma gangrenosum (PG), une acne, et une hidradenite suppuree (HS). Notre etude vise a preciser les phenotypes cutaneo-articulaires et les caracteristiques biologiques et therapeutiques de ces syndromes de description recente. Materiel et methodes Dans 2 centres experts, etude de cas sur les caracteristiques cliniques et biologiques incluant la recherche d’anticorps anti-saccharomyces cerevisiae (ASCA) ainsi que la reponse aux traitements. Une recherche de mutation des genes du complexe gamma-secretase (GS) APH1 , NCSTN , PSENEN , PSTPIP1  et de NOD2  etait realisee. Resultats Neuf patients (4 hommes, 5 femmes) dont 2 PAPASH, 3 PASS, 1 PsAPASH et 3 patients avec une Sp mixte. L’âge moyen de debut de l’atteinte cutanee et/ou articulaire etait de 24,4 ans (14–40). L’HS etait constamment severe (Hurley III dans 8 cas), inaugurale (7), avec atteinte inguino-perineale et axillaire (9), ainsi qu’une acne cheloidienne de la nuque (3). La dermatose neutrophilique etait un PG (2), des pustules aseptiques disseminees (7), et/ou des abces aseptiques sous cutanes (2). L’asthenie constante etait parfois accompagnee de fievre (3). Le taux initial moyen de CRP etait de 82 mg/L, avec hypergammaglobulinemie (5/7) et SAA elevee (4/5). Les ASCA etaient positifs (7/8), sans signe endoscopique de maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) mais avec presence histologique d’abces ou d’infiltrat neutrophilique gastrique ou colique (3/5). Un patient presentait un RP, 3 une Sp axiale et peripherique, 3 une Sp axiale pure et 2 une atteinte peripherique seronegative. Aucune destruction articulaire n’etait observee. Aucune mutation n’etait trouvee. Les elements cutanes du syndrome dont l’HS resistaient a l’antibiotherapie, necessitant le recours aux immunomodulateurs (methotrexate, corticoides oraux, azathioprine, ciclosporine), tous en echec en monotherapie. Une reponse partielle a complete etait obtenue sous infliximab (jusqu’a 10 mg/kg/4 semaines) ou adalimumab (40 mg/semaine) combines a un autre immunomodulateur, avec des taux plasmatiques residuels d’anti-TNF souvent eleves. Discussion Les SAI PAPASH, PsAPASH et PASS sont severes par leur atteinte cutaneo-articulaire et systemique et partagent les ASCA comme biomarqueur commun, suggestif d’une dysbiose. Leur controle optimal est le plus souvent obtenu sous anti-TNF associe a un autre immunomodulateur, permettant parfois la chirurgie de l’HS. Conclusion Les SAI cutaneo-articulaires derives de l’HS, heterogenes sur le plan rhumatologique, sont particuliers par leur severite, par des marqueurs immunobiologiques communs et par la necessite d’un traitement immunosuppresseur intensif incluant un anti-TNF. Leur substratum genetique, inconnu, semble different de ceux de l’HS et d’autres SAI.
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