La mendicité : Un problème d’ordre public ou une forme de participation sociale ?

2020 
En 2008, une loi restaurant l’interdiction de mendier est entree en vigueur a Geneve, faisant de ce canton le premier en Suisse francophone a avoir adopte une loi en la matiere et lancant un debat contemporain sur cette question. Cette loi est alors consideree par les uns comme une mesure necessaire pour reguler un afflux croissant (ou percu comme tel) de personnes identifiees comme Roms. D’autres qualifient cette loi de « punition de la misere ». Dix ans plus tard, la loi n’a pas fait disparaitre la mendicite, mais elle a eu un effet de precarisation des personnes qui mendient. Comment comprendre le choix de cette mesure de gestion de la cohabitation dans l’espace public et quels sont ses effets pour les personnes concernees ? A partir des resultats d’une enquete menee a Geneve entre 2013 et 2015, cet article montre que si cette loi n’a pas fait disparaitre la mendicite, c’est parce qu’elle reduit cette pratique a probleme d’ordre public plutot que d’offrir des alternatives de participation sociale aux personnes concernees. En effet, dans les debats politiques, cette pratique est presentee comme un probleme d’ordre public, qui appelle une regulation fonctionnelle de l’espace. Mais pour les personnes qui y recourent, elle constitue une maniere paradoxale de prendre sa place dans la societe, a partir de la marge.
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