La PCR Pneumocystis jirovecii et son intérêt en pratique clinique

2015 
Objectif Distinguer la colonisation de la maladie chez des patients avec qPCR positive a Pneumocystis jirovecii en etablissant des valeurs de cycle seuil (CT). Materiel et methode Tout echantillon avec qPCR positive a ete inclus dans une etude prospective monocentrique entre avril 2008 et octobre 2013. Les antecedents medicaux, les traitements, les donnees biologiques et la decision clinique ont ete colliges. Le gold standard etait la decision clinique basee sur la presomption du clinicien a partir des donnees a sa disposition. La valeur CT etait inconnue du clinicien. L’interpretation des CT a ete faite a partir des echantillons de lavage bronchiolo-alveolaire (LBA). Deux groupes malades (PJP+) et colonises (PJP−) ont ete etudies en critere principal et deux sous-groupes de patients immunodeprimes (seropositif et seronegatif pour le VIH) ont ete etudies a partir du groupe PJP+ en critere secondaire. Resultats Nous avons inclus et analyse 225 patients avec qPCR positive, dont 166 LBA (53 PJP+ et 113 PJP−). Parmi les 53 PJP+, il y avait 19 VIH et 34 non-VIH. Les patients qPCR+ etaient lymphopeniques (mediane = 1000 ; IQR [600 ; 1700]) avec une difference significative entre les patients PJP+ (800 ; IQR [500 ; 1300]) et PJP− (1100 ; IQR [700 ; 1800]), p  = 0,03. Deux facteurs de risque ont ete identifies en regression logistique : la comorbidite VIH ( p  = 0,037) et un rapport CD4/CD8  p  = 0,002). Le groupe PJP+ avait une charge virale plus elevee que le groupe PJP− (5,71 log10 ; IQR [5,31 log10 ; 5,91 log10] vs 4,73 log10 ; IQR [3,81 log10 ; 5 log10], p  = 0,01). Les valeurs CT etaient significativement differentes : les seuils du groupe PJP+ etaient plus bas (28 ; IC95 % [26 ; 30]) que ceux du groupe PJP− (35 ; IC95 % [34 ; 36], p p  = 0,004. Nous avons pu determiner des valeurs CT pour une sensibilite de 80 % et une specificite de 80 % en fonction de la connaissance du statut serologique du malade : en cas de statut VIH inconnu ou statut seronegatif, un CT   35 excluait a 80 % la pneumocystose. En revanche, pour un statut VIH seropositif un CT   30 excluait une maladie a 80 %. Les survies entre PJP+ et PJP− n’etaient pas significativement differentes alors que la survie entre malades VIH et malades non-VIH etait significativement differente ( p  = 0,02) en faveur des patients VIH. Conclusion Cette etude a permis d’affiner le diagnostic biologique de pneumocystose par l’obtention de valeur CT en qPCR permettant de distinguer colonisation et maladie chez les patients seropositifs et seronegatifs pour le VIH. Les seuils CT ainsi definis pourront etre utilises par le clinicien comme aide complementaire au diagnostic de pneumocystose.
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