Anaphylaxies aux PR10 chez de très jeunes enfants, un nouveau phénotype d’allergie aux PR10 ?

Introduction Les allergies alimentaires (AA) mediees par les proteines PR10 sont habituellement responsables de syndromes oraux et precedees par une sensibilisation ou une allergie respiratoire aux betulacees liee a l’exposition pollinique. Elles sont donc theoriquement exceptionnelles chez les tres jeunes enfants. Methodes Nous rapportons 6 cas d’anaphylaxies graves aux PR10 chez des enfants âges de 2 a 4 ans vus en consultation d’allergologie au CHU de Reims, France, et au CHR de Namur, Belgique. Resultats Dans 5 cas sur 6, l’aliment responsable est un fruit de la famille des rosacees (cerise, abricot et pomme 3 fois), un enfant a reagi a une salade de carottes et celeri. Il existe des cofacteurs pour deux enfants (chaleur, effort et virose). Tous ont un terrain atopique familial et au moins une comorbidite atopique : eczema (n = 5), rhinite (n = 5), asthme (n = 3), AA multiples (arachide, fruits a coques et/ou legumineuses…, n = 3). Les patients ont presente une anaphylaxie de grade 2 (n = 2), 3 (n = 3) et 4 (n = 1) selon la classification d’Astier. Un enfant a beneficie d’une injection d’adrenaline. Tous ont des prick tests positifs pour le bouleau et l’aliment incrimine. Les taux de rbet v1 varient de 3,25 a 75,9 UA/mL. Trois enfants ne presentent des AA qu’aux PR10 ; un enfant est allergique a l’arachide via les PR10 (erytheme peribuccal) et aux lentilles (reaction de grade 3) ; 2 enfants sont polyallergiques alimentaires et respiratoires. Discussion Ces cas montrent que les allergies aux PR10 peuvent etre tres precoces et severes. Ils surviennent de facon etonnante chez des enfants tres jeunes et donc sensibilises tres precocement aux betulacees (des la 2e ou 3e saison d’exposition pollinique). Cela interroge sur l’impact de l’environnement (exposition pollinique augmentee, role du rechauffement climatique ?) dans la genese de ces anaphylaxies. Conclusion Ces 6 cas d’anaphylaxie aux PR10 survenus chez de tres jeunes enfants remettent en cause la classique benignite des allergies aux PR10, notamment en contexte de comorbidite atopique severe.