Repenser la nature sauvage avec la géographie animale

2019 
EnglishDuring the last twenty years, geographers have witnessed the rise of an animal geography. Take full advantage of the geographical study of animals, neglected both by the proponents of physical geography, often intellectually disarmed to study them, that by those of the human geography, often numerous to reject the environmental considerations for epistemological reasons (it would be “geographic determinism ») or ideological (environmental skepticism, "humanism"), in fact paved the way for new approaches to a reconciled geography. Animal geographies make possible to revisit the notions of territory, dwelling, to rethink the methods of animal mapping used by biologists / ethologists and also to ask ethical questions about our relationship with the environment. By decentering the gaze from strictly human goals towards human-nonhuman relationship, or even by allowing to apprehend the animal point of view, animal geographies also make possible to rethink the concept of “nature” both by going beyond the nature / culture dichotomy already denounced but also by explicitly asking the question of our definitions of these terms, and in particular of the notion of wilderness. First, we will examine the epistemological contributions of animal geography to the approach of "natural" environments. We will show how these new approaches should lead to revise our geographer’s view of "nature". For this, we will rely on the issue of wildlife management based on the case of the sacred Ibis in the west of France. francaisAu cours des vingt dernieres annees, on a assiste dans la geographie anglo-saxonne et secondairement chez les geographes francais a l’essor d’une geographie animale, ou, plus justement, d’une geographie des animaux non humains. Se saisir pleinement de l’etude geographique des animaux, delaissee tant par les tenants de la geographie physique, souvent desarmes intellectuellement pour les etudier, que par ceux de la geographie humaine, souvent nombreux a rejeter les considerations environnementales pour des raisons epistemologiques (ce serait deterministe) ou ideologiques (ecolo-scepticisme, « humanisme »), a ouvert la voie en fait a de nouvelles approches d’une geographie reconciliee. Ce faisant, l’approche des animaux permet de revisiter les notions de territoire, d’Habiter, de repenser les methodes de la cartographie animale utilisees par les biologistes/ethologues et aussi de poser des questions ethiques et politiques sur notre rapport a l’environnement mais surtout aux autres. En decentrant le regard des finalites strictement humaines vers les relations humains-non humains, voire en permettant d’apprehender le point de vue animal, cette branche en constitution permet aussi de repenser l’objet « nature », a la fois en depassant la dichotomie nature/culture deja denoncee mais aussi en posant de maniere explicite la question de nos definitions de ces termes, et en particulier de la notion de « nature sauvage », que l’on entendra ici comme celle qui n’est pas domestiquee. Dans un premier temps, il s’agira donc de faire le point sur les apports epistemologiques de la geographie animale a l’approche des environnements « naturels » (quels auteurs ? quel environnement considere ? quelle « nature » deduite ?). Nous montrerons comment ces nouvelles approches doivent conduire a reviser notre regard de geographe sur la « nature ». Pour cela nous nous appuierons sur la question de la gestion d’especes sauvages en nous appuyant sur le cas de l’Ibis sacre dans l’Ouest francais.
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