Injections intravésicales de toxine botulinique de type a après échec d’entérocystoplastie d’agrandissement chez des patients neurologiques : une étude rétrospective multicentrique du GENULF
2013
Objectifs.— Determiner en pratique quotidienne, le taux d’echecs primaires et secondaires du traitement par Botox® de l’HDN et analyser les causes d’echec et leurs facteurs predictifs. Methodes.— Etude retrospective monocentrique (2002—2011) de patients en autosondages, porteur d’une HDN et traites par 300UI Botox®. Les criteres d’evaluation etaient cliniques, urodynamiques et echographiques. Le delai de survenue des echecs a ete estime par la methode de Kaplan Meir. Les groupes ont ete compares par le test du log-Rank et le modele de Cox. Resultats.— Parmi les patients, 183 ont ete inclus (165 blesses medullaires, 18 porteurs de sclerose en plaques [SEP]). A 3 ans, 152 patients poursuivaient les injections de toxine intra detrusoriennes (83 %) et 138 patients apres 5 ans (75,4 %). Nous avons differencie les echecs vrais, cliniques et/ou urodynamiques (32 patients au total), des arrets pour complications, mauvaise tolerance des injections ou evolution neurologique. Dans le groupe SEP, il n’y a eu qu’un echec vrai, les autres patients ont cesse le traitement pour d’autres raisons, notamment l’aggravation de la maladie. Dans le groupe des patients en echec vrai du traitement, on retrouve de facon significative en analyse univariee : — la presence de fuites apres la 1re injection, a 3 ans (p < 0,0001) et a 5 ans (p < 0,0001) ; — la presence d’infections febriles âpres la 1re injection, a 3 ans (p = 0,01) ; — l’existence de contractions non inhibees detrusoriennes apres la 1re injection, a 3 ans (p = 0,05) ; — le trouble compliance avant la 1ere injection, a 5 ans (p = 0,04) ; — la pression maximale du detrusor apres la 1ere injection, a 3 ans (p = 0,005) et a 5 ans (p = 0,0004). En analyse multivariee, sont significativement predictifs d’echec a 3 ans les fuites apres la 1re injection (p = 0,01) ; et a 5 ans, les fuites apres la 1re injection (p = 0,0004), le sexe (p = 0,01) et la presence d’une hyperactivite detrusorienne avant la 1re injection (p = 0,03). Le taux d’infections urinaires symptomatiques basses et hautes a ete significativement reduit apres injection de toxine (p < 0,0001). Conclusion.— Cette etude nous a permis de confirmer l’efficacite, tant sur le plan clinique qu’urodynamique, des injections de 300UI de Botox®. Certains facteurs semblent predictifs d’echec de la toxine botulique intra detrusorienne comme la presence de fuites apres la 1re injection.
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