Antipolis : données anciennes et perspectives de recherche

2010 
La ville d'Antipolis est a l'epoque romaine le chef-lieu d'une cite situee aux confins orientaux de la Gallia Narbonensis, jouxtant la Province des Alpes Maritimae, dont le fleuve Var marque la limite. Succedant a la colonie fondee par les phoceens, la ville a la fin de la Republique s'emancipe de la tutelle massaliete. Desservie par la voie aurelienne reliant l'Italie a la Narbonnaise, elle jouit au cours du Haut-Empire d'une prosperite basee sur sa position de carrefour de voies maritimes et terrestres et sur l'exploitation et la transformation des ressources halieutiques : peche, fabrication de salaisons et de saumures. La ville se dote d'un theâtre et d'un amphitheâtre. Les decouvertes archeologiques permettant de dessiner la physionomie de la ville sont a la fois nombreuses et pour la plupart tres ponctuelles. Si le theâtre est assez bien connu, la presence d'un amphitheâtre est encore l'objet de discussions. D'autres monuments ont du emailler la ville mais leur situation est inconnue et ne se traduit que par la presence d'elements lapidaires epars. Les soubassements d'epoque romaine du château seigneurial medieval et les parements en blocs de remploi antiques des deux tours medievales temoignent du demantelement sur le sommet du rocher d'un ensemble monumental. Pour l'habitat, le temoignage le plus eloquent est fourni par la riche domus de la rue Clemenceau. La ville romaine ne peut etre apprehendee sans prendre en compte la preexistence des implantations anterieures, elles-memes conditionnees par la topographie et la presence du port naturel forme par l'anse Saint Roch. Les connaissances sur l'evolution de l'agglomeration d'Antibes de la Protohistoire a l'Antiquite romaine, tributaires des interventions archeologiques sur le centre historique sont le plus souvent tres ponctuelles, et ne prennent leur sens que dans la confrontation aux autres donnees. Les emprises successives des implantations ligure, grecque et romaine, supplantees par les villes medievale et enfin moderne restent mal connues. Des indices concordants autorisent a situer l'habitat indigene sur la partie sommitale du roche. Le debat reste ouvert concernant la colonie grecque, de meme que sa date de fondation. La ville romaine au cours du haut-empire couvre une superficie de l'ordre de 25 a 30 ha, comme en temoigne la cartographie des decouvertes archeologiques et s'etale dans les zones basses situees au pied du rocher. Outre les questions de chronologie et d'emprise de ces implantations, restent egalement mal cernees les articulations entre les agglomerations successives (juxtaposition ? superposition ?), et partant, les relations economiques et culturelles entretenues entre les diverses populations.
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