La capacité d'action collective des populations marginalisées dans le cadre des stratégies de lutte pour la reconnaissance : les cas de Cité de l'Éternel à Port-au-Prince (Haïti) et de la Sierra Santa Catarina (Mexico)

2009 
Cette these analyse la capacite d’action collective des populations marginalisees situees respectivement dans un bidonville appele Cite de l’Eternel a Port-au-Prince (Haiti) et dans des campements a la Sierra Santa Catarina, Iztapalapa (Mexico). A Port-au-Prince, avant la chute de la dictature des Duvalier, des «tontons macoutes» envahirent un terrain situe en bordure du quai de la capitale, pres du boulevard Harry Truman. Apres s’y etre installes, ils ont procede a la vente de parcelles destinees a la construction de logement a des particuliers. Mais apres la chute de Jean-Claude Duvalier, en 1986, des gens de la populace en ont profite pour envahir ce qui restait de ces terrains marecageux. Apres l’occupation, ils se sont organises pour defendre collectivement leur propriete avant d’entreprendre, par la suite, des demarches pour y amener des services et obtenir la regularisation de leur situation sur ces territoires. A la Sierra Santa Catarina, des populations conduites par des militants d’un Front populaire ont occupe des terrains situes au pied d’une montagne de sable afin d’acceder a la propriete et de construire leur demeure. A l’instar des populations de la Cite, ces gens se sont organises pour amenager des espaces, y eriger des logements provisoires, monter la garde afin de ne pas etre deguerpis par les forces de police. Tout en travaillant pour acceder a leur maniere aux services de base, elles entreprennent des actions aupres des institutions publiques afin d’obtenir la regularisation de leur situation. Par rapport a la capacite d’action collective de ces populations, les theories sociologiques sont divisees. D’un cote, certains auteurs soutiennent la these de l’incapacite de ces populations d’avoir des interets collectifs et d’agir en consequence. Selon eux, sans une mediation sociale ou a defaut d’une agregation et d’une representation politiques, ces populations sont incapables d’avoir une subjectivite collective. De l’autre, des auteurs pensent qu’a partir des liens d’amitie de parente et de voisinage, independamment de leurs situations socioeconomiques, ces populations peuvent creer des strategies de subsistance et de luttes qui leur permettent de trouver des solutions a des problemes tant individuels que collectifs. S’agissant des populations qui envahissent des terrains en milieu urbain pour habiter, les actions de ces gens la sont definis deja comme une forme d’action collective inscrite dans des rapports sociaux qui se caracterisent par la differenciation entre les groupes sociaux dans l’acces a la propriete. Ainsi, leurs revendications de reconnaissance et de regularisation aupres des instances etatiques sont determinees par leur mode d’acces aux biens et aux richesses inegalement reparties en Haiti et au Mexique. Les populations des deux territoires ont entrepris diverses demarches aupres de certaines institutions et realise des actions collectives soit pour amener des services de base tels que l’eau et l’electricite, soit pour obtenir de l’Etat la reconnaissance des territoires envahis,…
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