« Just allow the space to tell us what we should be… what we should be doing » : l’expérience cinématographique de la musique improvisée

2018 
Cet article explore l’hypothese suivante : le cinema peut nous faire voir et entendre la dimension ethique et politique de l’improvisation musicale. Il decrit concretement les elements de cette politique de l’improvisation en analysant plusieurs sequences du film Step Across the Border (1990) de Nicolas Humbert et Werner Penzel. Il etudie deux principes relationnels qui structurent la pratique de l’improvisation musicale et cinematographique exploree dans le film. L’implication (integration du createur dans l’espace sonore) et la resonance (transformation mutuelle du son, du contexte, de l’auditeur) modifient la dynamique du tournage et souligne le potentiel musical des espaces quotidiens (la rue, le cafe, la mer, l’usine). De plus, le montage cinematographique a un pouvoir de mise en relation, il cree un espace de resonance qui brouille les frontieres entre les musiciens (Fred Frith et ses amis), les cineastes et les spectateurs. Cette « experimentation de nouvelles formes sociales de creation » (Saladin 2014, p. 205) produit une experience cinematographique libre et singuliere : dans ce film, la musique est un phenomene pluriel qui peut deplacer notre regard, notre ecoute, et ainsi interroger nos manieres d’interagir avec les autres.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    6
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []