Hépatite E sous biothérapie : 3 cas et revue de la littérature

2021 
Introduction Nous rapportons 3 cas d’hepatite E (VHE) chez des patients suivi pour un rhumatisme inflammatoire chronique (RIC) sous traitement de fond (cDMARD) et/ou biotherapie (bDMARD) Observation Cas 1 : Patient de 53 ans etait traite pour une polyarthrite rhumatoide, immuno-positive evoluant depuis 2014 par MTX et abatacept IV 10 mg/kg tous les mois a dose stable depuis mai 2017. En janvier 2020, sa biologie montrait une hepatite aigue. La serologie VHE etait positive en IgM et negative en IgG. Apres arret therapeutique de 6 semaines, le traitement etait repris en mars 2020. L’interrogatoire retrouvait une consommation d’huitres durant les fetes de fin d’annee 2019. Cas 2 : patiente de 58 ans etait traitee pour une sarcoidose avec uveite corticodependante evoluant depuis 1999 par infliximab 5 mg/kg toutes les 8 puis 12 semaines depuis octobre 2015. Fin novembre 2020, sa biologie montrait une hepatite aigue. La serologie VHE etait positive en IgM et negative en IgG. Apres un arret therapeutique de 3 mois, le traitement etait repris en mars 2021 suite a la normalisation de la cytolyse hepatique. L’interrogatoire retrouvait une consommation recente de crevettes achetees en grande surface. Cas 3 : patiente de 35 ans etait suivie pour une spondyloarthrite axiale non radiographique et peripherique non erosive HLA B27 positive evoluant depuis 2010, traitee par salazopyrine 2 g par jour et adalimumab 40 mg SC tous les 14 jours depuis mars 2020. En mars 2021, sa biologie montrait une hepatite aigue. La serologie VHE positive en IgM et negative en IgG. Compte-tenu de la normalisation rapide du bilan hepatique, le traitement a ete poursuivi. L’interrogatoire retrouvait une contamination identique au cas 2 mais survenue 2 mois auparavant. Tous les patients avaient un genotype 3. Discussion Le VHE est une cause frequente d’hepatite dans les pays en voie de developpement, rare dans les pays industrialises. Cependant, le nombre de cas augmente en France : 9 cas declares en 2009 contre 2292 cas en 2016. Le VHE est un petit virus a ARN. Il a ete decouvert dans les annees 80. Quatre grands genotypes composant un simple serotype ont ete mis en evidence, dont le genotype 3 est le plus frequent en France. Le mode de transmission se fait par la consommation d’eau contaminee, de fruits de mer comme pour nos cas ou de la viande de sanglier non cuite. Le VHE peut etre egalement transmis de personne a personne ou via transfusion sanguine. Dans environ la moitie des cas chez les patients atteints de RIC, l’infection VHE est asymptomatique, comme l’a montre une etude retrospective multicentrique francaise de 23 cas de patients traites par cDMARD et/ou bDMARD. L’hepatite aigue est alors souvent confondue avec une hepatite medicamenteuse. Des hepatites fulminantes sont decrites chez la femme enceinte, avec une mortalite pouvant atteindre 15 a 20 %. Le VHE peut entrainer une hepatite chronique, dans 3 cas precis : SIDA, transplantations hepatiques ou renales et hemopathies malignes. Aucune hepatite fulminante ou hepatite chronique n’ont ete decrites chez des patients atteints de RIC. Le traitement du VHE chez les patients RIC n’est pas codife. Dans l’etudes francaise, 20 patients ont suspendu leur traitement. Seul 5 patients ont recu un traitement par ribavirine. Aucun cas de VHE n’a ete rapporte a ce jour avec les tsDMARD. Conclusion En cas d’hepatite aigue chez un patient atteint de RIC, l’hypothese d’une hepatite VHE doit etre evoquee compte-tenu de l’augmentation importantes des cas en France.
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