Réticence à l’insulinothérapie chez une population tunisienne de patients diabétiques de type 2

Objectif Determiner les differents freins a l’initiation de l’insulinotherapie chez une population de diabetiques de type 2 (DT2). Patients et methodes Etude transversale menee aupres de 50 patients DT2, insulines ou non, suivis au service des Consultations Externes et des Explorations Fonctionnelles de l’Institut National de Nutrition de Tunis. Pour chaque patient nous avons releve les differentes craintes exprimees au sujet de l’insulinotherapie moyennant un questionnaire concu apres une revue de la litterature. Resultats Les deux tiers etaient des femmes. L’âge moyen etait de 58 ans [37 ;81]. L’anciennete moyenne du diabete etait de 13 ± 8,53 ans. L’indice de masse corporelle (IMC) moyen etait de 30,46 ± 4,66 kg/m2. La majorite (82 %) etait insulino-traites. Une reticence a l’initiation de l’insulinotherapie etait rapportee dans 40 % des cas. Les craintes avouees etaient la peur des piqures et des injections (36 %), les souvenirs d’une experience traumatisante d’un proche (18 %), la peur de la manipulation de l’insuline (16 %), la peur des hypoglycemies (6 %), la prise de poids (6 %) et enfin la stigmatisation sociale (4 %). La moitie des patients consideraient l’insuline comme synonyme de gravite du diabete. Apres l’initiation de l’insulinotherapie, 86 % ont vu leurs peurs disparaitre et 71 % ont declare une amelioration de leurs etats de sante. Conclusion Afin de vaincre la reticence psychologique des patients a l’insulinotherapie, le medecin doit necessairement identifier les croyances du patient et y repondre, sans banaliser ni dramatiser le « passage a l’insuline ».