Le typhus murin à l’Île de La Réunion, caractéristiques cliniques, biologiques et épidémiologiques

2017 
Introduction Le typhus murin (TM) est une zoonose ubiquitaire due a  Rickettsia typhi  transmise le plus souvent par la puce du rat ( Xenospylla Cheopis ) et dont le rat est le principal reservoir. Les premiers cas autochtones de TM ont ete identifies a La Reunion en 2012 et le role de  Xenospylla cheopis  confirme en 2013. Cette etude a pour but de decrire les manifestations cliniques, biologiques et l’epidemiologie du TM a la Reunion. Materiel et methodes Il s’agit d’une etude de cohorte prospective et observationnelle des cas de TM a La Reunion de 2012 a 2017. Les cas etaient definis par une PCR et/ou une serologie specifique positive. Les principales donnees cliniques, biologiques et epidemiologiques etaient recueillies par le praticien dans un questionnaire standardise. Resultats L’etude a inclus 57 patients. Le sex-ratio etait de 1,48 (34 hommes et 23 femmes). La moyenne d’âge etait de 41,1 ans. Le taux d’hospitalisation etait de 81 % ( n  = 46). Les principaux symptomes etaient une fievre prolongee ≥ 7 jours (89 %, n  = 51), des arthromyalgies (82 %, n  = 47), une asthenie (82 %, n  = 47), des cephalees (80 %, n  = 45), une pharyngite (39 %, n  = 22), une eruption maculopapuleuse fugace peu specifique atteignant principalement le tronc (37 %, n  = 21). La triade fievre, cephalee, eruption n’etait presente que dans 30 % des cas ( n  = 17). La presence de signes respiratoires etait observee dans 28 % des cas ( n  = 16), principalement toux seche et/ou pneumopathie. Des signes digestifs etaient presents dans 49 % des cas ( n  = 28), neurologiques, confusion, photophobie dans 28 % des cas ( n  = 16) et ophtalmologiques, myodesopsies conjonctivite, dans 26 % des cas ( n  = 15). Les principales anomalies biologiques etaient une elevation des transaminases, ASAT > 1,5 N (85 %, n  = 44/52), ALAT > 1,5 N (85 %, n  = 45/53), une rhabdomyolyse dans 58 % ( n  = 22/38) des cas. Un syndrome inflammatoire biologique etait retrouve dans 100 % des cas, une lymphopenie dans 56 % ( n  = 27/48) des cas ainsi qu’une thrombopenie dans 70 % des cas ( n  = 37/53). Une antibiotherapie par doxycycline etait prescrite dans 61 % des cas ( n  = 35). L’evolution etait favorable chez tous les patients malgre une asthenie persistante. Une saisonnalite etait observee avec 79 % des cas diagnostiques entre octobre et mars ( n  = 45). Conclusion Le TM est endemique sur l’Ile de La Reunion et sa part dans l’etiologie des fievres de longue duree est sans doute sous-estimee du fait d’une presentation clinique parfois frustre et de sa description recente dans l’ile. L’eruption cutanee a type d’erytheme maculopapuleux diffus retrouvee dans un cas sur trois n’est pas specifique et l’escarre d’inoculation est exceptionnelle, contrairement a d’autres formes de rickettsioses. Neanmoins, associee a de la fievre et des cephalees en saison chaude, elle doit faire evoquer le diagnostic de TM qui est tres probablement sous diagnostique.
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