Sensibilité aux antibiotiques des bactéries d'infections nosocomiales : Evolution dans les services de réanimation des hôpitaux des armées

2000 
OBJECTIFS : Surveiller l'evolution en France de la sensibilite aux antibiotiques des bacteries isolees au cours des infections nosocomiales dans les services de reanimation des hopitaux des armees. METHODES : Une enquete prospective a ete menee de janvier a decembre 1998 dans tous les services de reanimation des hopitaux des armees repartis sur le territoire national. Toutes les souches non repetitives responsables d'infections nosocomiales ont ete adressees a un centre de reference pour determination des concentrations minimales inhibitrices par la methode de dilution en gelose Mueller Hinton et identification des betalactamases. Le choix des antibiotiques et les criteres d'interpretation ont suivi les recommandations 1998 du Comite de l'Antibiogramme de la Societe Francaise de Microbiologie. RESULTATS : Huit cent quarante neuf souches ont ete colligees pendant l'annee de recueil. Pseudomonas aeruginosa est l'espece la plus frequemment isolee (20 % des souches) devant Escherichia coli, Staphylococcus aureus, les staphylocoques a coagulase negative (SCN) et les enterocoques : respectivement 19, 15, 11 et 7 % des souches. Parmi 336 enterobacteries, les sensibilites les plus elevees sont trouvees dans l'ordre pour l'imipeneme (100 %), la gentamicine (92 %), l'amikacine (92 %), les cephalosporines de 3 e generation (C3G) (83 %), l'aztreonam (83 %) et la ciprofloxacine (78 %). Les taux de sensibilite les plus bas sont rencontres pour l'ensemble des antibiotiques avec les enterobacteries du groupe 3. La resistance aux C3G est liee dans 36 % des cas a la presence d'une beta-lactamase a spectre elargi (BLSE) associee ou non a l'hyperproduction d'une cephalosporinase constitutive. Enterobacter aerogenes est la premiere espece productrice de BLSE (75 % des BLSE) devant Klebsielia pneumoniae (17 %). Les taux de sensibilite les plus eleves avec 172 P aeruginosa sont rencontres dans l'ordre decroissant avec l'imipeneme (71 %), la tobramycine (62 %), l'amikacine (60 %), la ciprofloxacine (59 %), la piperacilline + tazobactam (59 %), la piperacilline (55 %), la ceftazidime (53 %) et la ticarcilline (44 %). Il n'y a pas de difference significative en fonction du site d'isolement. Parmi 126 S. aureus et 96 SCN, respectivement 50,2 % et 70 % resistent a la methicilline. Une souche de S. aureus et 2 SCN presentent une sensibilite de type intermediaire a la teicoplanine. Parmi 59 souches d'enterocoques isolees, 20 % resistent aux aminopenicillines (10 souches d'E faecium sur 11), 9 % resistent a haut niveau a la gentamicine et 1 souche d'E. faecium resiste a la vancomycine. CONCLUSION : L'evolution de la sensibilite aux antibiotiques des differentes especes isolees dans les services de soins intensifs est un reflet de la pression antibiotique et des conditions de circulation des souches resistantes. La mise en evidence de taux eleves de resistance a la meticilline chez les staphylocoques, aux beta-lactamines chez P aeruginosa et l'augmentation des resistances aux fluoroquinolones chez les enterobacteries imposent une surveillance et une vigilance ainsi qu'une adaptation de la politique de prevention.
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