Bien-être au travail : réduction du risque cardiovasculaire ?

2020 
Le stress psychosocial, par ses aspects psychiques, sociaux et economiques, est un puissant facteur de risque de survenue et d’aggravation des maladies cardiovasculaires. Le risque psychosocial au travail est une des composantes majeures de ce stress psychosocial qu’il s’agisse de stress au travail, de syndrome d’epuisement professionnel, de chomage, de menace de licenciement ou encore d’horaires prolonges ou de travail en horaires decales. En 2012 puis en 2016, la Societe Europeenne de Cardiologie a insiste sur la necessite d’une prise en charge du stress psychosocial pour reduire le risque coronarien. De la meme facon, on assiste a l’heure actuelle, meme si beaucoup d’efforts restent a faire, a une volonte de prise en charge plus efficace de la souffrance au travail. Il existe un parallelisme entre cette reduction du risque psychosocial individuel en cardiologie et une tentative de reduction des risques psychosociaux au sein de l’entreprise. Il s’agit de diminuer la souffrance psychique pour l’amener a un niveau tolerable afin d’amoindrir le risque d’un impact negatif sur la sante. Au-dela de cette attitude therapeutique consistant a diminuer la souffrance psychique individuelle et le risque psychosocial dans l’entreprise, il est judicieux de se poser la question de savoir si une veritable prevention plus efficace ne doit pas se fixer comme objectif principal de developper le bien-etre de l’individu dans sa vie personnelle et professionnelle. Il existe, a l’heure actuelle, une importante litterature scientifique validee qui montre que les emotions positives, l’optimisme, la recherche du bonheur sous ses differents aspects ont un retentissement positif a la fois sur le bien-etre psychologique et sur la sante globale et cardio-vasculaire. Une meta-analyse recente confirme que le bien-etre et l’optimisme entrainent une baisse de 35 % de la mortalite cardiovasculaire. La souffrance psychosociale dans l’entreprise semble, pour certains, etre le prix a payer pour une meilleure performance. Or, differents travaux montrent que l’augmentation du stress au travail provoque, a terme, une baisse de la performance de l’entreprise par augmentation de l’absenteisme, du risque d’accident du travail et par diminution de la motivation des salaries. Le fonctionnement du corps humain pourrait etre compare a celui d’une entreprise. Si une « politique du bien-etre » entraine une amelioration de la sante individuelle, il est donc interessant de se poser la question de savoir s’il n’est pas temps de promouvoir le bien-etre au travail afin de diminuer le risque en particulier sur la sante cardio-vasculaire tout en augmentant la performance de l’entreprise.
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