Y a-t-il toujours de la malveillance lorsqu'on secoue un enfant ou comment reconnaître la maltraitance ?

1999 
Le syndrome de l'enfant secoue a ete decrit comme une forme de maltraitance a enfant en 1971, mais depuis quelques annees, on est de plus en plus souvent confronte a des tableaux neurologiques graves du nourrisson, avec lesions cerebro-meningees, secondaires a des secousses spontanement signalees par les parents ou l'assistante maternelle, qui les ont pratiquees apres que l'enfant ait fait un malaise. Mais quelle est la realite du malaise ? Celui-ci a-t-il precede ou suivi les secousses ? L'interrogatoire des parents et l'anamnese psychosociale familiale sont bien sur une aide essentielle au diagnostic, au meme titre qu'un examen osseux complet ou que la recherche etiologique du malaise. L'imagerie cerebrale precisera au mieux l'importance des degâts cerebraux en essayant de les dater. Mais la radiographie du squelette peut etre mise en defaut ; la scintigraphie osseuse peut alors apporter une aide precieuse en mettant en evidence des images d'hyperfixation evocatrices de fractures, alors meme qu'elles ne sont pas visibles sur la radiographie. Il est alors classique de dire que s'il y a presence de fractures, notamment de cotes, le diagnostic de sevices est hautement probable, une reanimation par massage cardiaque ou secousses violentes occasionnant rarement des fractures. Mais la encore la situation n'est pas toujours aussi simple et il faut parfois refaire les radiographies a distance pour que les fractures de cotes soient visibles au stade de cals osseux. Ainsi, malgre ces investigations complementaires, le diagnostic de maltraitance reste toujours difficile et la decision quant a un eventuel signalement judiciaire delicate.
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