Évolution de l’incidence des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique (PAVM) au sein du service de réanimation traumatologique du CHU de Bordeaux de 1993 à 2013

2014 
Introduction Les PAVM representent l’une des premieres causes d’infection nosocomiale en reanimation. Elles sont associees a une augmentation significative des durees d’hospitalisation et de la morbimortalite [1] , [2] . L’objectif de notre travail est d’apprecier l’incidence des PAVM et leur retentissement sur la mortalite sur une periode de 20 ans chez des patients traumatises graves hospitalises en reanimation. Materiel et methodes Etude observationnelle, prospective, monocentrique dans le service de reanimation traumatologique du CHU de Bordeaux incluant des patients traumatises (ISS > 15), ventiles plus de 48 heures, admis de janvier 1993 a decembre 2013. Les patients sont regroupes en 4 periodes (indiquees dans le Tableau 1 ) correspondant a des evolutions de service. Le diagnostic de PAVM est pose sur l’association de criteres cliniques, radiologiques et microbiologiques [1] , [2] . En cas de deces suite a une PAVM documentee et de ses complications, la mortalite est consideree comme imputable a la PAVM. Une analyse par regression logistique est effectuee avec le deces imputable a la PAVM comme variable dependante et les differentes caracteristiques des patients (âge, sexe, duree de ventilation, traitement par barbituriques, Glasgow, periodes d’hospitalisation) comme variables independantes. Les resultats sont exprimes avec leurs intervalles de confiance a 95 % et un seuil de significativite p Resultats Trois mille six cent quatre-vingt-dix-huit patients ont ete inclus. On observe une relative stabilite des PAVM (proche de 50 %) quelle que soit la periode etudiee. Sur un total de 529 deces (14,3 %), seuls 88 (2,4 %) sont imputables aux PAVM (4,8 % de 1993 a 1997 puis 1 % ensuite). Les facteurs de risque de PAVM mis en evidence sont : l’âge (OR = 1,02 [1,01–1,03]), la duree de ventilation (OR = 1,02 [1,01–1,03]), le traitement par barbituriques (OR = 3,3 [1,9–5,7]) et la periode 1993–1997 (OR = 5,8 [2,4–13,8]). Discussion L’incidence relativement stable des PAVM chez les patients traumatises graves (ISS > 15) est conforme aux donnees de la litterature [1] , [3] . Le profil lesionnel des patients traumatises s’est modifie avec l’inflechissement de la traumatologie routiere. L’âge des patients et les durees de ventilation ont augmente alors que le nombre de traumatismes crâniens graves a diminue. Les therapeutiques ont egalement evolue avec une utilisation plus rationnelle et moins frequente des barbituriques. Avec l’application des protocoles anti-infectieux (curatifs et prophylactiques), la mortalite imputable aux PAVM dans cette population est restee faible depuis 1998.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    3
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []