Rôle d’un médecin partagé ville-hôpital dans le suivi des patients après un recours hospitalier dans un CHU du nord parisien

2019 
Introduction De nombreux travaux ont demontre que les systemes de sante construits autour de soins primaires forts permettent un meilleur etat de sante des populations avec une reduction des inegalites de sante et la baisse de la morbi-mortalite. L’acces aux soins et notamment aux soins primaires est toujours inegalement reparti en France et de nombreux patients n’ont pas acces a un suivi continu en medecine generale. Dans ce contexte, un poste d’assistant partage ville–hopital (APVH) a ete cree entre un service de medecine interne - aval des urgences d’un CHU du nord parisien et un centre de sante a proximite. L’objectif principal etait de demontrer que la presence d’un APVH favorise le suivi des patients en ambulatoire apres un recours hospitalier. L’objectif secondaire etait de montrer que le suivi en ambulatoire par l’APVH reduit les re-hospitalisations non programmees a trois mois. Patients et methodes L’APVH est present tous les apres-midi sur l’hopital afin de repondre aux demandes de prise en charge et il consulte tous les matins au centre de sante. Les patients pris en charge sont issus des services de medecine interne, du service d’accueil des urgences, de la permanence d’acces aux soins, de la neurologie et de l’endocrinologie. Les criteres d’inclusion etaient l’absence de medecin traitant, une couverture sociale et une situation clinique et sociale compatible avec une prise en charge en ambulatoire. L’APVH etait appele par le medecin en charge du patient, un premier contact etait etabli a l’hopital et un rendez-vous de suivi etait fixe et remis au patient avant sa sortie. Il etait revu dans un delai rapide au centre de sante. Retrospectivement, sur six mois, toutes les demandes de prise en charge ont ete recueillies puis les patients suivis par l’APVH ont ete compares aux patients non revenus en consultation et donc non suivis en medecine generale. De plus, les patients re-hospitalises a trois mois ont ete compares a ceux non re-hospitalises. Resultats Entre novembre 2018 et avril 2019, 305 demandes de prise en charge ont ete faites a l’APVH. Plus de la moitie des demandes etaient issue du service de medecine interne. Deux cent quatre-vingt-dix patients n’avaient pas de medecin traitant et 270 ont ete pris en charge en ambulatoire. Cent soixante-dix-huit patients (66 %) sont suivis au centre de sante par l’APVH. Les patients desormais suivis en medecine generale sont majoritairement des hommes (74,7 %), jeunes (60 % ont moins de 44 ans), residants a Paris (52,8 %), de nationalite etrangere (83,1 %), en France depuis moins de trois ans (37 %), inactifs (57,3 %) et titulaires de la CMUc ou de l’AME (64,1 %). Les patients re-hospitalises a trois mois etaient, pour 68,2 % d’entre eux, associes a une absence de suivi en medecine generale par l’APVH alors qu’ils etaient 31,8 % a etre suivis (p = 0,01). Conclusion La presence d’un APVH directement au chevet des malades au moment d’un recours hospitalier, et notamment d’une hospitalisation en medecine interne, semble permettre l’adherence au suivi ambulatoire en medecine generale pour une population en situation de precarite. Un suivi en medecine generale semble associe a une reduction des re-hospitalisations non programmees a trois mois.
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